"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Boss do not wait FT NATE 2979874845 Boss do not wait FT NATE 1973890357
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Boss do not wait FT NATE

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() message posté Sam 11 Oct 2014 - 2:30 par Invité
“If I speak with human eloquence and angelic ecstasy but don't love I'm nothing but the creaking of a rusty gate. If I speak God's word with power, revealing all of His mysteries and making everything as plain as day, and if I have faith to say to a mountain jump and it jumps but I don't love I'm nothing. If I give all I earn to the poor or even go to the stake to be burned as a martyr, but I don't love I've gotten nowhere. But I've got sucess.” Mon expression ombrageuse se reflétait sur l’immense baie vitrée qui surplombait mon bureau perché quelque part entre le ciel de Londres et le monde des ténèbres. Je serrais mes poings derrière mon dos ; bien que l’Homme fut créé pour apaiser les démons de l’au-delà, mon visage effrayant et mon cœur ardent me poussaient à croire que j’étais différent. Il y’ avait en moi une ambition dévorante et des blessures béantes. Il y’ avait les divagations de mon esprit et mon désir brûlant d’atteindre le sommet de la gloire. Le monde de la presse écrite était impitoyable et corrompu, mais je me frayais un chemin parmi les vautours. A force de baigner dans l’obscur, j’avais fini par devenir un point noir à mon tour. Une ombre se traça sur mon visage afin déformer la courbe de ma bouche.

Je m’avançai de manière assurée sur le parquet bruyant. Chaque pas était un sermon intérieur, la promesse solennelle de ma vengeance sur le destin. J’avais troqué mes valeurs et mes grands principes contre une carrière florissante et quelques instants de gloire. Je n’étais pas qu’un homme perfide et sans aucun scrupule. J’avais injurié mon humanité en sombrant dans les méandres de mon âme. C’était le propre de l’être humain d’osciller au gré du vent et des changements mais tous mes ressentis prenaient la forme seule de la rage. Je tâtonnai le fond de ma poche afin d’en sortir un paquet de cigarettes au menthol. Il ‘était interdit de fumer dans l’enceinte du bâtiment, et alors ? Je refusais de me plier aux règles tant qu’elle n’arrangeait pas mes intérêts. Je me passionnais pour d’autres finalités … Plus attrayantes, plus valorisantes et plus profitables. Ma langue claqua sauvagement contre mon palais. Je n’abdiquais jamais en ces lieux. J’étais différent du million de gens qui peuplait le pays, j’étais aigri et je me portais à merveilles.

Je coinçai le filtre entre mes lèvres avant de me noyer dans les senteurs exquises de la nicotine. Mes poumons s’exaltaient bout à bout. Je soupirai – en faisant volteface. L’horloge murale indiquait 10h10 : Soit un idiot quelque part dans le monde avait la mauvaise idée de penser à moi, soit le petit Nate avait oublié notre rendez-vous. Aucune de ces deux possibilités ne m’enchantait vraiment. Je grinçai des dents en suçant ma cigarette avec passion.

Je m’assis sur mon fauteuil, l'air contrarié. C’était un peu présomptueux de ma part, mais je n’appréciais pas toujours la façon qu’il avait de me répondre avec désinvolture. Il est vrai que je n’étais pas réellement son supérieur hiérarchique. Il ne travaillait pas sous mes ordres directs et il ne faisait pas partie de la structure influente du TIMES UK, mais j’osais espérer qu’il y avait certaines limites de bienséance à ne pas transgresser.

Je pris mon téléphone.

_ Si tu n’apparais pas devant moi dans 5 minutes. Ton article aura beau mériter un prix noble, je ne l’approuverais pas. Julian Fi.
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Sam 11 Oct 2014 - 11:29 par Nathanael E. Keynes
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ft. Julian P. Fitzgerald && Nathanael E. Keynes
Jeudi 09.10.2014 • East London • Times UK headquarters
Ca n'arrive jamais. Mais quand je dis jamais... Jamais, réellement. Je fais toujours en sorte d'être en avance, et ne pas honorer un rendez-vous... si je viens pas, c'est que je suis mort, quoi. Ou presque. Genre, on me donne un rendez-vous erroné. Et ce matin, c'est bien ma veine, parce que c'est le cas. Ou plus exactement, le mail de sa secrétaire stipule bien 10:30, mais Julian étant ce qu'il est, il m'attend déjà, et c'était pas tout à fait prévu comme ça. Je prends de la marge, en règle générale, et j'aurais pu être là en avance si j'avais pas vu cette fille glisser deux mètres devant moi, tomber en arrière et s'ouvrir le crâne sur le sol. Et c'est pas vraiment comme si c'était mon genre de laisser les gens comme ça, se démerder, alors que je peux au moins appeler les secours. Ce que j'ai donc fait aussitôt, et je suis resté auprès de la nana en question jusqu'à ce qu'ils arrivent. Elle était toujours consciente, ce qui était déjà pas mal, parce que le sang sur le sol et dans sa main quand elle l'a passée dans ses cheveux témoignaient quand même d'une blessure certaine. Je suis pas médecin, j'ai regardé un peu l'étendue des dégâts, et ça m'avait pas l'air bien grave, mais on est quand même jamais trop prudent quand ça représente un trauma crânien, je pense, et je lui ai laissé mon numéro de téléphone quand les pompiers sont repartis avec elle, vu que j'étais pas de la famille, et que contrairement à un certain amant qui a fait une attaque juste après nos ébats, j'étais moins inquiet et donc j'ai beaucoup moins insisté pour les accompagner. Je lui ai quand même demandé de m'envoyer un petit message quand elle sortirait, histoire que je sois rassuré, et elle a souri en affirmant qu'elle le ferait. Je sais pas d'où elle venait, mais son accent sonnait pas britannique du tout...

Cela étant, ça m'a pas vraiment avancé tout ça, et quand le camion a tourné au coin de la rue, j'ai reçu un message de mon boss du Times, donc, avec lequel j'étais censé avoir rendez-vous un peu plus tard.

Si tu n’apparais pas devant moi dans 5 minutes, ton article aura beau mériter un prix Nobel, je ne l’approuverais pas. Julian Fi.

Un coup d'oeil à ma montre, et je fronce les sourcils, légèrement agacé. Il est 10:10, je suis pas très loin, donc les cinq minutes, j'y serais peut-être pas tout à fait, mais presque... mais n'empêche que j'avais rendez-vous à 10:30, ça, j'en suis certain. Je checke mes mails par acquis de conscience, mais je suis pas fou, c'est bien la convocation que j'ai reçue, et je la lui renvoie aussitôt, avec pour seul commentaire : « Check your agenda, Boss ».

Parce que c'est pas que mes relations avec mes deux boss sont un peu tendues, mais... si un peu quand même. Au Sun, je me retrouve sous la coupe de Blake et ce type est tellement arrogant qu'il me sort par les yeux. Et s'il espère que je m'écrase, il se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Et ici au Times... C'est pas beaucoup mieux. Ces deux gars, ils sont super doués dans leur job, j'en conviens tout à fait, c'est pas pour rien que je continue à bosser avec eux - même si je suis freelance et que, donc, je ne suis pas vraiment leur employé - mais d'un point de vue humain, faut bien avouer qu'on s'entend assez moyennement. Et c'est encore un peu plus délicat parce qu'il y a eu un truc avec Az', mon ancienne collègue, et je sais pas trop bien ce qu'il en est au fond. Ce que je sais en revanche, c'est qu'il n'aime pas l'évoquer et en général, je prends un malin plaisir à glisser quelques allusions, ce qui a le don de le faire bondir - et ronger son frein par moments - mais aujourd'hui, vu comme ça commence, je crois que je vais m'abstenir.

Il est 10:18 quand je pousse la porte du Times UK, sourit à la charmante hôtesse d'accueil qui m'informe qu'elle va prévenir Mr Fitzgerald et que j'emprunte la cage d'escalier - on s'attend quand même pas à ce que je monte dans leur foutu ascenseur, n'est-ce pas ? - pour gagner le bureau où j'ai l'habitude de déposer mes articles... en papier, sur clé usb, conjointement au mail qu'il a reçu encore en parallèle ce matin. On est jamais trop prudent, il paraît, et comme il prend un malin plaisir, lui aussi, à faire genre il a rien reçu, je préfère assurer mes arrières. La dernière fois, il m'a bien sorti qu'il avait rien alors que j'avais tout déposé sur son bureau la veille...

Son assistante m'a accueilli avec un sourire froid, et j'en déduis qu'il y a de l'orage dans l'air. Super, comme si j'avais besoin de ça... Elle m'annonce cependant, et je gagne la porte du bureau où je frappe deux coups secs, attendant l'autorisation d'entrer. J'ai été bien éduqué, il paraît, et il reste mon supérieur au demeurant, je rentre pas là comme dans un moulin non plus, faut pas pousser...
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() message posté Lun 20 Oct 2014 - 18:06 par Invité
“If I speak with human eloquence and angelic ecstasy but don't love I'm nothing but the creaking of a rusty gate. If I speak God's word with power, revealing all of His mysteries and making everything as plain as day, and if I have faith to say to a mountain jump and it jumps but I don't love I'm nothing. If I give all I earn to the poor or even go to the stake to be burned as a martyr, but I don't love I've gotten nowhere. But I've got sucess.” Je me redressai dans mon siège en fermant les yeux. L'obscurité de mes paupières m’apportait une certaine quiétude, même si elle était éphémère. Je lançai ma compile préférée, tirée du film pirate de Caraïbes. Le son du violon me transportait avec une violence accablante. Je déglutis en sentant les odeurs de nicotine emplir l’espace clos. Avec un peu de chance le détecteur de fumée n’allait pas s’enclencher encore une fois – et m’infliger les longues débâcles ennuyeuses de mes supérieurs grincheux. Je soupirai en entendant les tic-tacs de l’horloge.

_ Check your agenda, Boss.

The only thing I’m checking is the inside of your guts ! Je fulminais. Cet idiot n’était même pas encore arrivé et je sentais déjà son insubordination défier mon autorité. Je crispai mes doigts sur ma cigarette. La chaleur de la flamme se consumait contre ma peau, mais j’étais trop contrarié pour en démordre.

Nate n’était pas un mauvais garnement au fond. Il fallait avouer qu’il avait un certain talent – certes brut, mais son travail était précieux au sein du TIMES UK. Je me rappelais du premier article qu’il avait déposé sur mon bureau, le jour où j’avais été assigné pour être son collaborateur direct. Il n’avait pas froid aux yeux, même s’il abordait ses sujets avec un peu trop d’entrain. Mais je suppose que les choses sont ainsi quand on se laisse aller à la frénésie de l’écriture. Il fut un temps, ou j’étais moi aussi, passionné. Une ombre de sourire se traça sur mon visage. A présent, ce don me semblait si lointain. J’écrivais mes articles avec une aisance déroutante, parfois automatique – comme si je n’étais que le rouage d’une énorme machine.

J’entendis des pas dans le couloir, puis la porte tambouriner au gré de mes pensées. Je souris d’un air affable en me relevant. Ma démarche était encore chancelante, et ceci malgré mes traitements pour guérir mes blessures. Je me dirigeai vers la poignée.

« Petit Nate ! » Claquai-je en découvrant son visage d'enfant. « Je n’y croyais plus … »

Je souris d’un air mauvais.

« Quelle est ton excuse ? Mon agenda - » Je marquai un silence. « Devrais-je congédier Miss Jones, pour t’avoir causé un tel désagrément ? Tu sais que je ne suis très fan de l’incompétence, quel que soit le domaine.» Raillai-je en l’invitant à prendre place dans le bureau.
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Lun 20 Oct 2014 - 19:41 par Nathanael E. Keynes
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ft. Julian P. Fitzgerald && Nathanael E. Keynes
Jeudi 09.10.2014 • East London • Times UK headquarters
« Petit Nate ! »

Dois-je préciser que j'apprécie moyen ce surnom et encore moins la façon dont il est prononcé à l'instant ? Ca lui a pris dès le départ, et je sais toujours pas bien pourquoi, parce que je suis vraiment pas petit quoi. Gringalet, je veux bien. Blanc-bec tout ça, je conçois.  Ca me plaît pas beaucoup plus, mais enfin... C'est pas comme si ça arrivait pas encore qu'on me demande ma carte d'identité à l'entrée d'une boîte, par exemple, alors passons. Mais 'petit' ? Vous m'avez bien regardé, Boss ? Je suis sensiblement plus grand que vous, faut pas déconner...

« Je n’y croyais plus … »

Deux déductions : d'une, il n'a absolument pas vérifié quoi que ce soit. Pour quoi faire ? Ca sous-entendrait qu'il admettrait l'éventualité qu'il aurait pu se planter... Sacrilège ! C'est vrai que ça prend tellement de temps de lire un mail ou de vérifier son agenda en prime... Et de deux, la suite est claire comme de l'eau de roche : ça va me retomber sur le coin de la gueule. Bah oui, faut bien un fautif, et comme ça peut décemment pas être lui, n'est-ce pas ?...

« Quelle est ton excuse ? »

Qu'est-ce que je disais ? Mon excuse, parce que je suis en faute, donc. Putain tu me gonfles, là, tu le sais ?

« Mon agenda... »

Et là, je sens encore plus la merde arriver, et je fronce les sourcils, parce que ouais, je pressens bien que ça va pas me plaire.

« Devrais-je congédier Miss Jones, pour t’avoir causé un tel désagrément ? Tu sais que je ne suis très fan de l’incompétence, quel que soit le domaine.
- Oui parce que c'est forcément moi qui suis en retard, ou elle qui s'est plantée, n'est-ce pas ? »


Ca m'agace profondément. Il n'admettra bien évidemment pas qu'il a eu tort, ça je suis pas surpris, mais quoi, il va virer sa secrétaire pour ça ? Sérieusement ?!

« Rappelez-moi depuis combien de temps elle est là, Boss ? Et combien de preuves de son "incompétence" comme vous dites, vous avez contre elle ? »

Non parce que je suis quand même pas à ce point prêt à tout pour sauver mon cul quoi. Je me suis installé face à lui comme il m'a invité à le faire, un peu trop sérieux pour ma gueule d'ordinaire narquoise. Quand ça implique que moi, je m'en contrefous royalement, mais là, cette jeune femme, elle y est pour rien dans l'histoire. Manquerait plus qu'il mette effectivement ses menaces à exécution...

« Et puis aux dernières nouvelles, j'ai jamais dit que ça me causait le moindre désagrément. »

Je sais, des fois je devrais fermer ma gueule. Mais tant qu'à ce qu'il s'en prenne à quelqu'un, autant que ça soit à moi - c'est pas comme si j'avais pas l'habitude - et qu'il foute la paix à sa secrétaire qui doit très certainement être assez exceptionnelle pour le supporter toute la journée...

Ok je râle beaucoup contre lui intérieurement mais qu'on soit clairs, si je suis encore là à venir me prendre la gueule dans son bureau, c'est pas pour rien non plus. Il a ses jours, et c'est clairement pas le mec le plus sociable du monde, on est d'accord. Et j'en bave, assez régulièrement, ouais. Mais n'empêche que quand il veut bien s'y mettre, ses conseils sont pertinents. Ses critiques sont hyper-rudes, c'est rien de le dire, mais elles sont aussi hyper-constructives et je sais que je progresse beaucoup en bossant avec lui. Même si y avait déjà une bonne base - et à vrai dire, je crois que je serais pas là si c'était pas le cas. N'empêche, y mettre un peu les formes, une fois de temps en temps, ça lui écorcherait vraiment la gueule ?
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() message posté Mar 21 Oct 2014 - 5:35 par Invité
“If I speak with human eloquence and angelic ecstasy but don't love I'm nothing but the creaking of a rusty gate. If I speak God's word with power, revealing all of His mysteries and making everything as plain as day, and if I have faith to say to a mountain jump and it jumps but I don't love I'm nothing. If I give all I earn to the poor or even go to the stake to be burned as a martyr, but I don't love I've gotten nowhere. But I've got sucess.” Mes paroles tranchaient l’air avec transcendance. Mon arrogance était le plus souvent volontaire, mais il fallait avouer que la présence du petit Nate avait le don de réveiller mes anciens démons. Je lui lançai un regard au coin. C’était amusant de l’avoir dans les parages. Il me permettait de briser la routine ennuyeuse du journal et de m’évader loin de la pression des articles et analyses financières.

Je savais pertinemment que le surnom que je lui avais concocté n’était pas tout à fait à son gout. Mais s’il croyait que j’allais en démordre, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. De toute façon je ne faisais pas du tout référence à sa taille. L’analogie avec le destin du petit scarabée, était l’explication la plus plausible. Tel que je le voyais il était l’apprenti et moi le maitre vicieux et perfide. Mes méthodes étaient peut-être peu orthodoxes, mais les résultats étaient concluants ! Alors le reste m’importait peu.

Je me dirigeai vers le bureau afin de m’assoir en face de lui. Ses absences trahissaient ses longues divagations spirituelles. Il devait cogiter – comme d’habitude. Ou juste m’insulter intérieurement. Mais cela ne me dérangeait pas plus que ça.

_ Oui parce que c'est forcément moi qui suis en retard, ou elle qui s'est plantée, n'est-ce pas ? Claqua-t-il tout à coup, me sortant de ma torpeur.

Il était agacé. Je lui souris d’un air contenu en m’adossant au bord de la table.

« A tout hasard, aurais-tu tes règles ? » M’enquis-je d’une voix mielleuse. « Tu es trop tendu. Je n’aime pas ça. Autrement, tu n’aurais pas sous-entendu que j’aie zappé notre rendez-vous. J’avais dis 10h. » Insistai-je en le regardant droit dans les yeux. Ma secrétaire s’occupait d’envoyer mes mails, lorsque ces derniers ne nécessitaient pas une rédaction poussée. J’étais sûr d’avoir spécifié l'heure exacte. Et même si l’erreur est humaine, et que ce n’est en aucun cas préjudiciable. Je refusais de me rendre à cette évidence. Même pas en rêve !

J’appuyai sur le bouton de mon combiné.

« Miss Jones, veuillez ramener deux infusions de camomille. » Je souris.« Tu verras ça te feras du bien..» Claquai-je avec désinvolture.

_ Rappelez-moi depuis combien de temps elle est là, Boss ? Et combien de preuves de son "incompétence" comme vous dites, vous avez contre elle ?

Il recommençait. Je levai les yeux au ciel.

« Depuis plus longtemps que toi.

Je n’étais pas du genre à m’attacher aux personnes. Après tout, mes contacts avec ma secrétaire étaient le plus souvent platoniques voir restreints. Sa gueule ne me revenait pas tout simplement. Je suppose que j’étais trop obsédé par le cliché de l'employée de bureau sexy – et comme elle ne répondait à aucun standard de beauté, l’apprécier était une mission délicate.

_ Et puis aux dernières nouvelles, j'ai jamais dit que ça me causait le moindre désagrément.

« Que de noblesse! Tu n’as donc rien appris : L'égoisme est une vertu dans ce milieu..» Je marquai un silence. « Elle ne sera pas virée, si telle est ta préoccupation.

Je sortis une nouvelle cigarette afin de m’exalter les sens. Miss Jones apparu après quelques minutes avec un plateau et deux tasses chaudes. Je fis signe à mon invité de se servir avant de congédier la jeune femme.

« Je dois dire, que j’ai assez apprécié ton dernier article..» Commençai-je avec éloquance. « Il était moins médiocre que le précédant..» Je tirai une latte sans le quitter des yeux. « Mais vois-tu, je voudrais t’orienter vers des sujets plus ... Poignants. Tu es un passionné – Il serait plus profitable d’utiliser ta plume dans ce sens. Parce que te faire rapporter des faits de manière objective et te contraindre aux standards, c’est un pur massacre.

Je me penchai afin de prendre une lampée d’infusion.

« Je sais que tu cherches le scoop du siècle, mais qu’en dis-tu ? Si tes essais sont appréciés, et ils le seront, je peux presque te garantir une place en rubrique
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Mar 21 Oct 2014 - 21:27 par Nathanael E. Keynes
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Jeudi 09.10.2014 • East London • Times UK headquarters
Un accueil cinglant, j'ai envie de dire comme d'hab'...  Est-ce que je m'en plains vraiment ? Ca dépend. Disons que globalement, ça m'amuse pas mal de lui rentrer un peu dans le tas aussi alors... donnant donnant, je suppose. Après, faut admettre que c'est un jeu dangereux, et que j'ai toujours une certaine pression. Si je vais trop loin, il y a toutes les chances que je finisse par plus bosser pour le Times UK et avouons-le, ça me ferait bien chier. Je doute pas qu'il trouvera d'autres pigistes pour me remplacer. Je sais juste pas si d'autres types payés au lance-pierre comme moi se donneraient autant à fond. J'avoue, je mise un peu là-dessus, parce que je pense qu'il en est tout à fait conscient. Mais on est d'accord, faudrait pas trop pousser, et c'est pas toujours évident à doser. Surtout, donc, quand ça part assez mal comme aujourd'hui.

Et comme c'est pas que je suis pas au meilleur de ma forme ces derniers temps mais... bah si quand même, je suis pas vraiment à prendre avec des pincettes et son petit sourire là, est assez révélateur du fait qu'il l'a très bien compris.

« A tout hasard, aurais-tu tes règles ?
- Faudrait revoir quelques cours de biologie de base. Ca coïncide mal avec les chromosomes Y, vous savez...
- Tu es trop tendu. Je n’aime pas ça. Autrement, tu n’aurais pas sous-entendu que j’aie zappé notre rendez-vous. J’avais dis 10h. »


Je roule des yeux, et pas seulement pour son évidente mauvaise foi. Oui je suis tendu. Depuis des semaines, même, mais c'est pas comme si j'allais vraiment lui expliquer pourquoi. D'autant moins que c'est... ridicule. Malgré une conversation bizarre avec Rika, j'ai pas trop l'intention de me faire plus de mal que c'est déjà le cas, mais le fait est que... oublier, c'est franchement plus facile à dire qu'à faire. Mettre ses sentiments de côté tout autant.

« Miss Jones, veuillez ramener deux infusions de camomille. Tu verras ça te feras du bien.
- Granny affirme régulièrement ce genre de choses ouais. »


Celle-là, elle était facile. Et déplacée. Mais en même temps... Chacun son tour, en fait, et je regrette même pas ces mots. Je pense pas que j'aurais été jusque-là si j'avais été moins sur les nerfs, et surtout, si je ne sentais pas le danger planer... et pas que sur ma gueule. Miss Jones, elle a vraiment rien demandé et je supporterai clairement pas qu'il s'en prenne à elle - même si techniquement, je sais pas très bien ce que je pourrais y faire, mais enfin. Et sa réponse à ma question me fait juste sourire. Ouais voilà, viens donc t'en prendre à moi plutôt, je dois avoir une bonne gueule de punching-ball ces derniers temps, tiens...

« Depuis plus longtemps que toi. »

Un petit geste de la main pour appuyer la déduction évidente liée à cet échange et j'ai repris la parole, précisant que moi, j'avais pas été dérangé - à part par ses attaques personnelles à lui, mais ça, ça change toujours pas vraiment de l'ordinaire.

« Que de noblesse ! Tu n’as donc rien appris : L'égoïsme est une vertu dans ce milieu.
- Merci, mais sans façon.
- Elle ne sera pas virée, si telle est ta préoccupation. »


J'ai juste hoché la tête, tandis qu'il s'est mis à fumer et sincèrement, l'envie d'une allumer une à mon tour me tiraille fortement mais je m'abstiens. Dans une bureau fermé avec les détecteurs de fumée typiques de ce genre de building... On va éviter. En tous les cas, je changerai pas pour lui. Je le fais déjà pas pour mon paternel alors...

La secrétaire précédemment mandaté a amené les boissons demandées par son si sympathique boss, et je me suis servi, comme si j'avais pas sous-entendu trente secondes auparavant que c'était un truc de vieux... N'importe quoi pour m'occuper les mains en fait. J'aurais préféré un bon café, mais enfin... Ca fera l'affaire pour l'instant, je me rattraperai sur la caféine en sortant...

« Je dois dire, que j’ai assez apprécié ton dernier article. »

J'ai levé le regard vers lui sans cesser de siroter ma tasse, attendant la chute. Un compliment seul de la part de Julian ? Rarissime.

« Il était moins médiocre que le précédant.
- Je me disais aussi... »


Une nouvelle fois, j'ai levé les yeux au ciel, et repris mon activité de l'instant à savoir boire sa foutue tisane - histoire, toujours de pas passer mes nerfs sur autre chose, ça pourrait faire désordre sinon. Enfin si personne perd son job aujourd'hui, ça devrait finir par bien se passer, non ? C'est ce que je me répète et c'est pas super positif, mais enfin... Alors évidemment, je m'attendais clairement pas à ce qui allait suivre.

« Mais vois-tu, je voudrais t’orienter vers des sujets plus ... Poignants. Tu es un passionné – Il serait plus profitable d’utiliser ta plume dans ce sens. Parce que te faire rapporter des faits de manière objective et te contraindre aux standards, c’est un pur massacre. »

Ok. Qu'on se méprenne pas, je sais qu'il est rude parce qu'il me pousse à fond. Bon, je cautionne pas forcément la manière de faire, on aura compris. Mais n'empêche que là, au milieu des saloperies, y a réellement un compliment. Un com-pli-ment. De la part de Julian. Je repose doucement ma tasse, sans le quitter du regard, attendant presque une pique bien sentie genre il m'a fait marcher, j'ai couru, ah ah... Mais... non.

« Je sais que tu cherches le scoop du siècle, mais qu’en dis-tu ? Si tes essais sont appréciés, et ils le seront, je peux presque te garantir une place en rubrique. »

Un moment de silence, à nouveau, comme je le dévisage. Si tes essais sont appréciés, et ils le seront. Et ils le seront. J'ai bien entendu, là, vous êtes sûrs ? J'aurais bien voulu cacher ma surprise davantage, mais mes sourcils se sont haussés tout seuls : faut dire que c'est assez inattendu. Et j'ai beau attendre encore le moment où le couperet va tomber, je crois que j'ai vraiment envie d'y croire. Je bosse pour ça comme un taré depuis que j'ai mis le pied dans ce bureau pour la première fois alors... Je me reprends pourtant, esquisse un sourire un peu narquois quand même. Ca serait pas normal si je rajoutais pas un tacle quelque part.

« Vous avez viré qui pour avoir si désespérément besoin d'un remplaçant ? »

Je crois par contre que j'ai pas vraiment envie qu'il réponde à ça, alors j'enchaîne.

« Vous avez raison au moins sur une chose : y a des sujets qui me botteront clairement plus que d'autres, et même si je fais mon maximum pour que ça se sente pas trop... »


Et vous imaginez pas comment je vais ramer pour le papier sur le match de la fin du mois, d'ailleurs, pour pas qu'on lise entre les lignes que je déteste cordialement les sports co'... et que la journée se sera pas vraiment super bien passée, non plus.

« ...je doute pas vraiment que ça soit pas tout à fait le même niveau quand le sujet me passionne vraiment... »

Ce qui m'empêche pas de bosser à fond chaque article, quel que soit le sujet, mais je suis sûr que je viens de tendre le bâton pour me faire battre là. Allez, faites-vous plaisir Boss, je suis plus à ça près. N'empêche que ça reste vrai. Lancez-moi sur la musique, et vous allez pas être déçu, tiens. Mais non, ça non plus, je vais pas trop le souligner. On croirait que je demande une faveur, et j'en ai absolument pas l'intention, c'est juste hors de question.
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() message posté Mer 22 Oct 2014 - 16:29 par Invité
“If I speak with human eloquence and angelic ecstasy but don't love I'm nothing but the creaking of a rusty gate. If I speak God's word with power, revealing all of His mysteries and making everything as plain as day, and if I have faith to say to a mountain jump and it jumps but I don't love I'm nothing. If I give all I earn to the poor or even go to the stake to be burned as a martyr, but I don't love I've gotten nowhere. But I've got sucess.” Mon esprit cheminait lentement vers les pays de l’ombre. Je regardais Nate d’un air féroce – il commençait déjà à me prendre de haut. Son insolence s’abattait sur moi comme une pluie drue et acide. Je n’aimais pas ce genre de comportement de la part d’un gamin, que de toute évidence, je considérais comme un subordonné. C’était faux. Je le concédais, mais il y’ avait une part de moi qui se sentait étrangement concernée par lui, comme si nous faisons partie de la même meute à deux niveaux différents. Je m’emportais dans mes divagations, le trouble dans l’âme. Mais je ne le quittais des yeux. Je voulais me mesurer à lui, dans un bras de fer ridicule. Après tout le journalisme était une question de combat de vanité. Tout le temps.

Le jeune homme se redressa dans son siège. J’eus un rire malveillant.

_ Faudrait revoir quelques cours de biologie de base. Ca coïncide mal avec les chromosomes Y, vous savez...

Sa voix à nouveau. Il contrariait mon humeur, par ses remarques pointeuses mais désobligeantes. J’étais souvent mitigé à propos de mon affection pour lui. Tantôt il était le disciple idéal – un double rebelle et indiscipliné que je me faisais un plaisir de contrôler. Tantôt il était juste … Banal et incroyablement énervant. Je déglutis.

« Tu es insubordonné et indomptable, Nathanael. » Sifflai-je le regard lointain. Ma langue claqua contre mon palais. « J’aime ce genre d’esprit dans mon équipe. » Finis-je par trancher. Un gars qui serait tout le temps soumis à mes désirs m’aurait assez vite lassé – Je souris.

Si j’étais aussi impitoyable avec le jeune homme, c’était pour lui inculquer une valeur primordiale : Pas de quartier ! Mais il me semblait trop honnête pour comprendre, que seule la ruse permet une ascension fulgurante au TIMES UK et partout ailleurs.

_ Granny affirme régulièrement ce genre de choses ouais.

Je crispais mes doigts autour de ma tasse fumante. L’égarement de ma colère se dispersait quelques instants avant d’embraser mes sens à nouveau. Je sentais mon genou se réveiller sous le tissu de mon pantalon. J’avais un mal de chien. La douleur lancinante claquait comme des étincelles de feu contre ma peau. Je gémis en me redressant.

« Granny est morte. » Sifflai-je froidement.« Laissons là reposer dans le pays des ombres.

Je pris une lampée de tisane afin de reporter mon attention sur autre chose que ses marmonnements incessants. Je n’étais pas dupe, je voyais bien qu’il se rebellait sous mes yeux. Mes compliments le rendaient fébrile. Il ne s’attendait peut-être pas à ce que je tire ma révérence aussi tôt le matin, un jour de semaine. C’était parfaitement compréhensible! Je répondis à son sourire narquois, en esquissant de la tête.

_ Vous avez viré qui pour avoir si désespérément besoin d'un remplaçant ? Il enchaîna rapidement. Vous avez raison au moins sur une chose : y a des sujets qui me botteront clairement plus que d'autres, et même si je fais mon maximum pour que ça se sente pas trop...

Un rire mauvais m’échappa.

« Tu n’as pas encore compris, je n’ai besoin de personne. .» Je marquai un silence. « Un simple merci aurait suffi, pas la peine de m’impressionner avec tes sarcasmes et tes faux airs d’arrogance. .» Je posai ma boisson sur le bureau. « Tes préférences ne se voient pas trop. .» Confirmai-je d’un air poli. « Mais tu n’es pas fait pour les finances et les sections purement économiques. Il te faut une pointe de social, de divertissement pour réellement impressionner un expert. C’est ce que diront mes supérieurs.

Je tenais toujours ma cigarette. Je pris une grande inspiration avant d’écraser le mégot dans le cendrier.

_ Je doute pas vraiment que ça soit pas tout à fait le même niveau quand le sujet me passionne vraiment...

« Et quels sujets te passionnent-ils donc ?» Me moquai-je. « Ce n’est pas sain d’avoir un domaine de
prédilection. Je préférerais que tu sois polyvalent, mais soit.


Je savais qu’il travaillait très dur pour arriver à ses fins. Nate, était borné et obstiné. Des qualités que j’étais bien forcé d’admirer pour les avoir un jour vu briller au coin de ses yeux.

« Je sais que tu as un groupe. Écris-moi un papier sur la musique en guise de comparaison. Je voudrais savoir si tu peux me clouer le bec, une fois dans ton élément. .» Ma bouche s’étira subtilement, dévoilant ainsi mon expression mauvaise. « Ce n’est pas un acquis. Mais un test.

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Nathanael E. Keynes
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() message posté Jeu 23 Oct 2014 - 8:21 par Nathanael E. Keynes
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Jeudi 09.10.2014 • East London • Times UK headquarters
Il y a définitivement des choses qui ne changent pas. Et cet espèce de duel d'ego entre nous, c'en est une. Ca a toujours été, depuis le premier jour, je crois, et je ne crois pas que je pourrais jamais faire autrement. Il y a des cas de figure où j'arrive à la fermer, mais sincèrement, là, face à lui, j'ai jamais pu m'écraser et je crois que je le pourrais définitivement pas, même dans dix, quinze, ou vingt ans. Il y a un truc entre nous, qui fait qu'on se sent obligés de s'en foutre plein la gueule chaque fois qu'on se voit. De ne pas céder du terrain, ni concéder une victoire trop facile à l'autre.

« Tu es insubordonné et indomptable, Nathanael. »

Nathanael. Mon prénom en entier, ça a toujours sonné comme un reproche à mes oreilles. Et pour cause, ça, c'est généralement dans la bouche de mon père. Pourtant là, cette phrase, je la prends clairement comme un compliment et un petit sourire victorieux reste plaqué sur mon visage.

« J’aime ce genre d’esprit dans mon équipe. »

Z'êtes malade, Boss ? Trop de compliments d'un coup là, vous allez finir par m'embarrasser. C'est juste... Pas normal. Il y a des choses sur lesquelles on ne sera jamais d'accord, et en l'occurrence, je sais que j'écraserais jamais les autres en me fichant complètement des conséquences, quoi qu'il en pense, lui. Mais n'empêche que je m'écraserais pas forcément non plus, c'est pas vraiment dans ma nature. Forcément, ça clashe régulièrement entre nous. Pourtant là, aujourd'hui, j'ai vraiment le sentiment qu'il y a quelque chose de... je sais pas, différent. C'est peut-être les fleurs dissimulées sous les saloperies qu'il me lance par ci par là, allez savoir. Ce qui est pas non plus dans ma nature, c'est de voir quelqu'un souffrir sans réagir un minimum. Et là, c'est légèrement évident que Julian souffre. Je sais bien que si je relève, ça va juste le faire enrager davantage, alors je ferme ma gueule.

« Granny est morte. Laissons là reposer dans le pays des ombres. »

Pas la mienne et c'est de celle-ci que je parlais, je connais pas la sienne, je me permettais pas ça... mais je me permets pas de remarque à ce sujet non plus, d'ailleurs, parce que ça serait déplacé.

« Tu n’as pas encore compris, je n’ai besoin de personne.
- Right... »


C'est vraiment le cas ? Moi je vois pas comment on peut réellement n'avoir besoin de personne. Je pense que ce n'est qu'une façade mais... Non, cette fois, je dis rien.

« Un simple merci aurait suffi, pas la peine de m’impressionner avec tes sarcasmes et tes faux airs d’arrogance.
- Depuis quand je vous impressionne ? »


Il aurait pu dire que je « tentais de l'impressionner » après tout... Et on est censés jouer avec les mots l'un comme l'autre. Je peux pas m'empêcher de trouver ça étrange qu'il me fasse autant de compliment ou de remarques relativement que je conçois comme positives en si peu de temps.

« Tes préférences ne se voient pas trop. »

Et donc de me demander « What's the catch ? » en boucle depuis cinq minutes. Non mais sérieusement, arrêtez Boss. C'est la douleur qui vous fait divaguer, ou bien ? Parce que ça fait vraiment beaucoup, là, d'un coup...

« Mais tu n’es pas fait pour les finances et les sections purement économiques. Il te faut une pointe de social, de divertissement pour réellement impressionner un expert. C’est ce que diront mes supérieurs. »

J'ai hoché la tête. C'est la vérité, ces sujets m'intéressent peu, je fais ce que je peux pour les traiter au mieux, mais je ne doute pas une seconde que ça reste... plus plat, dirons-nous que pour des sujets plus... poignants, comme il disait juste avant. Il a écrasé sa cigarette, j'ai concédé mes lacunes en ce sens : la passion, ça fait partie de moi, qu'on le voie comme quelque chose de positif ou non.

« Et quels sujets te passionnent-ils donc ? Ce n’est pas sain d’avoir un domaine de prédilection. Je préférerais que tu sois polyvalent, mais soit.
- J'ai jamais dit que j'avais un unique domaine de prédilection. Il y a un marge entre avoir un seul champ d'action et être parfaitement polyvalent. Vous l'avez dit vous-mêmes, les finances et l'économie, je suis pas réellement fait pour ça. »


Ca m'empêche pas de m'y tenir et de faire de mon mieux même quand l'article que je dois rendre traite du Dow Jones, on le sait tous les deux.

« Je sais que tu as un groupe. Écris-moi un papier sur la musique en guise de comparaison. Je voudrais savoir si tu peux me clouer le bec, une fois dans ton élément. »

J'ai pas vraiment eu besoin du petit sourire en coin pour comprendre que l'entourloupe, elle était là.

« Ce n’est pas un acquis. Mais un test.
- Je ne l'entendais pas autrement. »


Réponse parfaitement sincère. Je ne suis pas naïf à ce point, et je suis parfaitement conscient que ce test, donc, j'ai tout intérêt à pas le foirer. Ce qui se passe aujourd'hui, dans ce bureau, c'est juste... incroyable. Rien n'est gagné, et je sais que je vais vraiment me casser le cul à trouver LE sujet qui va bien, et à l'écrire cet article, parce que je n'ai absolument pas l'intention de laisser le moindre doute quant à mes capacités. Lui clouer le bec, c'est l'objectif. Et même si j'en montre rien face à lui, parce que j'ai pas l'intention de lui laisser voir ce genre de faiblesse, la pression monte gentiment. L'enjeu est beaucoup trop important là, c'est maintenant que je dois vraiment montrer de quoi je suis capable, si je veux réellement pouvoir entrer dans l'effectif du Times UK. Mon coeur bat la chamade dans ma poitrine, alors que rien n'est fait, c'est ridicule. N'empêche que je peux pas m'empêcher d'imaginer ce que ce serait de vraiment venir bosser ici, autrement qu'en restant le petit pigiste qui vient remettre ses articles toutes les semaines... Et un instant, je reste songeur, me donnant une contenance avec le fond de ma tasse. Je vous décevrai pas, Boss, ça, je peux vous l'assurer.
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() message posté Mer 29 Oct 2014 - 20:42 par Invité
“If I speak with human eloquence and angelic ecstasy but don't love I'm nothing but the creaking of a rusty gate. If I speak God's word with power, revealing all of His mysteries and making everything as plain as day, and if I have faith to say to a mountain jump and it jumps but I don't love I'm nothing. If I give all I earn to the poor or even go to the stake to be burned as a martyr, but I don't love I've gotten nowhere. But I've got sucess.” Ce n’était pas un combat à armes égales. J’étais déjà bien lancé dans ma carrière et ceci malgré les quelques 3 années qui nous séparaient. Mon parcours avait été sinueux, parfois difficile, mais j’avais su me démarquer en usant de quelques talents mesquins. Dans un monde aussi impitoyable et sombre que la presse écrite, il ne suffisait pas d’être bon. Il fallait du cran, de l’audace et quelques vices. Je soupirai en songeant à mes cours et  à mes penchants pour la perdition à Liverpool. Ma dernière année avait été la pire de toutes. Les souvenirs animaient mes pulsions mauvaises. Je retroussais les manches en le fixant du regard. Nate pouvait parfois être trop mou – Il avait toutes les capacités pour faire partie de l’élite mais il se laissait submerger par des valeurs et des éthiques inutiles. Je ne savais pas si je devais envier un tel caractère ou au contraire mépriser une telle obstination.

_ Right...

Sa voix sifflait dans mes oreilles. Je plissai les yeux avec amertume. Je n’avais besoin de personne – en tout cas, pas dans le sens spirituel et sentimental de la chose. Mon ascension était plus rapide si je pouvais rejeter mes émotions passagères. L’amour était surfait. L’amitié n’était une valeur sûre, que lorsqu’elle avait fait ses preuves. C’était le cas avec Robin – Ewan et parfois … Eugenia. Je déglutis en baissant les yeux sur mon genou boursouflé. Le tissu de mon pantalon était devenu suintant par endroits - Saloperie de plaie. Je fis la moue, avant de me concentrer sur mon ‘’invité’’. La douleur, la fatigue et le cumul de tout le stress du TIMES UK me rendaient fébrile. Je me redressai en bombant le torse, afin de me donner plus de contenance.

_ Depuis quand je vous impressionne ?

J’eus un rire mauvais.

« Ce n’est pas parce que j’essaie de flatter ton égo, qu’il faut me prendre au mot. » Claquai-je en dévoilant une rangée de dents blanches et parfaitement alignées. Je marquai un silence, en léchant les coins de ma bouche sèche. «   Tu es drôle, Mini Nate. »

La finance et l’économie étaient des sujets lourds. Il fallait une certaine aisance de plume, mais aussi des années d’études et une formation poussée dans le domaine. J’avais obtenu un diplôme en Business & Finance à Liverpool John Moores University, et il m’arrivait parfois de faire la grimace face à quelques textes de lois. Je retins mon souffle avant de tirer une latte de ma cigarette.

_ J'ai jamais dit que j'avais un unique domaine de prédilection. Il y a un marge entre avoir un seul champ d'action et être parfaitement polyvalent. Vous l'avez dit vous-mêmes, les finances et l'économie, je suis pas réellement fait pour ça.

« En effet, tu n’es pas fait pour ça. » Grinçai-je. « On ne va pas nier l’évidence. Il y’ a donc deux options, soit tu es assigné dans une autre rubrique – soit tu pars trouver ton bonheur ailleurs.

Les enjeux étaient plus clairs à présent. Si je devais soumettre sa candidature au rédacteur en chef, il fallait que je sois sûr de pouvoir le soutenir jusqu’au bout. J’étais prêt à me battre bec et ongles, mais il fallait me convaincre – Le truc c’est que mes gouts étaient assez singuliers et me soutirer des compliments relevaient du miracle. Un éclair de folie brilla au coin de mon regard. J’écrasai mon mégot avec acharnement.

_ Je ne l'entendais pas autrement.

« Mais je ne le disais pas autrement …» Riais-je en me laissant tomber sur mon fauteuil. « As-tu déjà quelque chose en réserve ? Ou va-t-il falloir te donner un délai et attendre ?»

Je poussai la tasse de tisane sur le côté.

« Tu n’as pas quelque chose pour moi ? Ton article par exemple… »

Revenons- en à la raison de sa visite !
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() message posté Dim 2 Nov 2014 - 21:25 par Nathanael E. Keynes
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Jeudi 09.10.2014 • East London • Times UK headquarters
Non, certes, ce combat n'est pas égal. La joute est clairement déséquilibrée... Mais ça n'est pas vraiment comme si j'étais du genre à me laisser faire malgré tout. Et puis... La valeur n'attend pas le nombre des années, il paraît. Moi j'ai pas l'intention de me laisser faire, ni de perdre de vue celui que je suis vraiment. Alors ouais, peut-être que je suis trop gentil, mais j'ai pas vraiment pour habitude d'écraser les autres, et j'ai pas l'intention de commencer maintenant.

« Ce n’est pas parce que j’essaie de flatter ton égo, qu’il faut me prendre au mot.
- J'ai pas dit que c'était le cas. »


Parce que soyons honnêtes, je me fais aucune illusion à ce sujet et par ailleurs, la façon dont était tournée la chose manifestait clairement le sarcasme. Juste que je pouvais pas m'empêcher de le relever parce que... Bah même sous couvert de pique sarcastique, c'est pas vraiment dans les habitudes de Julian d'employer ce genre de terme en parlant de moi, et c'était trop tentant de le souligner.

« Tu es drôle, Mini Nate.
- Et bah ravi d'illuminer votre journée... »


Oui, là aussi, on sent bien l'ironie, hein... On sait tous les deux, d'une que ça illumine rien du tout, et de deux, que le ravissement est absolument faux. Les enjeux sous-jacents à cet article sur la musique qu'il me propose de lui pondre pour montrer ce dont je suis capable, en revanche, sont bien réels, et ses propos n'ont de cesse de le confirmer.

« En effet, tu n’es pas fait pour ça. On ne va pas nier l’évidence. Il y a donc deux options, soit tu es assigné dans une autre rubrique – soit tu pars trouver ton bonheur ailleurs. »

Je reste calme en apparence, ne le quitte pas des yeux, mais au fond de moi, c'est légèrement l'angoisse. J'ai absolument pas l'intention de partir trouver mon bonheur ailleurs, comme il dit, si bien que la pression monte gentiment. Quoi que je maintienne le masque face à lui, soulignant ma parfaite compréhension de la situation.

« Mais je ne le disais pas autrement…
- Evidemment. »


Il faudrait toujours qu'il ait un mot de plus, évidemment. C'est pas comme si ça m'étonnait vraiment.

« As-tu déjà quelque chose en réserve ? Ou va-t-il falloir te donner un délai et attendre ? »

Et merde. Là, c'est clairement le moment où je suis obligé d'admettre qu'il va falloir que je le fasse attendre. Donc, que ce n'est pas prêt dans l'instant. Même si je ne pouvais pas prévoir qu'il me demanderait ça, là, ça me gonfle de devoir... trouver une autre réponse.

« Je pourrais vous donner quelque chose tout de suite mais... Puisqu'il s'agit de vous clouer le bec, il se pourrait que quelques... ajustements soient nécessaires. »

Je me suis avancé dans mon siège sur ces mots les coudes sur mes genoux, et j'ai prononcé ça avec assurance, même si au fond... j'en mène pas si large. N'empêche, que je poursuis sur ma lancée.

« Disons... Que vous aurez ça dans soixante-douze heures. »

Sauf qu'il m'en laissera sans doute moins, mais je pose la limite en sachant pertinemment que je lui déposerai sur son bureau avant ça. J'aurais pas vraiment le choix de toute façon. Un article à couper le souffle en quarante-huit heures, voire moins. Ca va être sportif. Mais c'est pas comme si j'aimais pas les challenges, n'est-ce pas ?

« Tu n’as pas quelque chose pour moi ? Ton article par exemple… »

En parlant de challenge, donc...

« Il paraît que je c'est pour ça que je suis là, oui... »

Et donc, j'ai sorti autant la version papier que la clé usb contenant mon texte... Même s'il en reçoit aussi un exemplaire par mail, à chaque fois. La question est : pourquoi on s'adonne systématiquement à ce petit jeu ? A vrai dire, je sais pas trop, mais j'ai jamais trop cherché à comprendre. He's the Boss after all... Ca m'empêche pas, à chaque fois ou presque, d'ailleurs, de le souligner.

« You do know you have a copy in you mailbox, right ?... »

Et en prononçant ces mots, je dépose le tout sur son bureau entre nous.
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