Pearl ▲ Tell me you love me, come back & haunt me.

J’aime le danger, je sympathise souvent avec la mort et je frôle l’enfer, je traine avec le crime et je combats l’ennui, des amis qui font de ma vie moins monotone que la vôtre, bien évidemment, une fille est censée être tirée à quatre épingle, dévoiler ses courbes et sortirent défiler dans les rues de Londres en espérant croiser le regard de son prince charmant. Oh Dear, ta conscience n’a jamais eu envie de te baffer ? Je ne crois point au prince charmant, aux contes de fées, ce genre de délires est à laisser aux domestiques, tel que Cendrillon ou je ne sais quel autre spécimens qui fera rêver les bambins. Ouvrez les yeux, le seul homme qui peut se promener en ville sur un cheval blanc de nos jours ne peut être qu’un cowboy du Texas qui ne sait parler sans vous cracher dessus et au look aussi ringard que celui de Lindsay Lohan. Arrêtez de croire que tous les cowboys sont la copie conforme de James Dean, ce n’est autre qu’un homme derrière un objectif comme tous ses acteurs qui s’embrassent et vous font chialer. Arrêtez d’être autant niais, ça n’a rien à voir avec l’humanité. Il nous faut de tout pour faire un monde, alors j’arrête un peu de critiquer les autres et parlons plutôt de quelqu’un de plus intéressant. Moi. Cela fait quatorze belles années que je nage dans les billets verts, que c’est beau, que c’est bon. Que foutais-je pendant six ans ? J’attendais. J’avais trois ans quand mes géniteurs m’ont abandonnée sous une pluie torride à Londres. Les enfoirés, ils étaient trop pauvres pour nourrir trois gueules. Fallait plutôt acheter une plante et savoir comment s’occuper de quelque chose autre qu’eux-mêmes avant de me pondre dans ce monde néfaste. J’avais pleuré oui, parce que j’avais froid, j’avais faim, j’avais soif… Parce que je souffrais, simplement. J’ai fini dans une caisse où je ne sais plus quelle saloperie, je savais simplement que j’étais le jouet favori d’un psychopathe et c’est là où j’ai su contrôler mes sentiments et éteindre toute humanité ou peur pour pouvoir survivre. J’ai fini dans un refuge, après avoir assisté au meurtre de cet homme, attendant deux ans pour que quelqu’un se ramène. Ils sont venus. Enfin. Je ne regrette point d’avoir attendu aussi longtemps. Ils ont pris soin de moi. Ils m’ont nommé, Pearl, j’ai vécu depuis dans un lit de billets verts et j’ai mangé une nourriture aussi chère qu’une pierre précieuse, je me suis vêtue d’habits de plus grands couturier. On dit de moi que je ne suis autre qu’une personne froide. Je n’ai simplement aucune raison d’offrir ma confiance aux étrangers. Je ne suis pas conne non plus, je ne m’appelle pas le petit chaperon rouge. Je devrais avoir une belle collection d’hommes qui m’ont servis de plan cul, pauvres choux… J’ai blessé leur égo et ce fût moi qui les ai laissés en plan, comme des bâtards. Si vous arriviez à avoir longtemps mon attention, vous pouviez sérieusement tenter votre chance au loto, vous ne seriez pas déçu. Ce n’est pas pour rien que je bouge énormément, atteinte d’hyperactivité, je suis un traitement, avec le temps, ça commence sérieusement à me faire chier tout cela. J’aime le chocolat, mais sérieusement, pas de roses à la St-Valentin, on sait tous que les roses c’est rouges et les violettes c’est bleus, c’est une arnaque, c’est moche, ça fane, c’est loin d’être résistant alors non, pas de fleurs. Pas de chocolat non plus, ce n’est pas parce que j’aime bien son goût que vous alliez perdre votre temps pour m’acheter une simple boîte, sans aucune valeur. J’aime quand c’est grand, quand c’est beau, gracieux, précieux, unique. Je vaux mieux qu’une boîte, mieux qu’un simple bouquet, oui, ce n’est pas parce que je suis méchante, moqueuse, sarcastique, froide, glaciale, blessante, égoïste, dépourvue d’empathie, manipulatrice, irresponsable, bordélique, jalouse, maladroite, râleuse, têtue, lunatique et impatiente qu’il faut me fuir. Bon, d’accord, j’avoue ne pas être fan qu’on me colle tous les jours, mais je suis un être vivant, doté, comme tous les êtres, de sentiments, j’ai des points faibles que je cache parfaitement bien, des peurs que j’ai longuement esquivé et des rêves que je n’ai toujours pas réussi à atteindre. Je reste quelqu’un torturé par le passé, quelqu’un qui s’est forgé une dur carapace, dès que vous arriveriez à percer l’une, vous retomberiez sur une autre. Je suis peut-être mystérieuse, inaccessible, j’ai du répondant et je déteste qu’on me marche sur les pieds mais il faut tout simplement me comprendre, gagner ma confiance et je suis bien capable de devenir une personne aimante, fidèle, attentionnée, confiante, délicate, douce, droite, drôle, dynamique, joyeuse, épanouie, franche, gentille, humaine, joueuse, joviale, loyale, marrante, rassurante, réconfortante, fragile. Fêtarde invétérée que je suis, je sais user de mon charme –même dans la vie de tous les jours-, séductrice, charmante, charmeuse, intelligente, je sais par où passer et comment. Ne vous fiez pas trop aux apparences, je peux très bien avoir l’air de la personne la plus angélique sur terre et ne point vous apprécier, je sais user de mes charmes pour arriver à mes fins et avoir ce dont je désire. Je ne suis qu’un être torturé par le passé. Rappelez-vous de cela, j’ai vécu avec un psychopathe pendant près d’un an… Un an que je souffre, qu’il me torture, comment puis-je être quelqu’un de gentil après ce que j’ai dû endurer ?