Hayden Light + recherche de liens

Elle aime : Les sports de combat (en particulier la boxe), tirer avec une arme à feu ou un couteau, avoir la paix, le poulet rôti, les sucettes au coca, la liberté, le yoga, la musique, la photographie et le thé. Surtout le thé.

Elle déteste : La populace en général, les gosses et les petits emmerdeurs, le boudin noir, la couleur blanche, les salles d'attentes et les transports en commun.

« Observe, regarde et admire… »

    Approchez bande de curieux, venez observer de plus près, ce que, de loin, vous reluquiez avec cette moue intriguée et charmée. Je vous présente : Hayden.
    La jeune femme est debout, là, juste devant vous, de dos, les yeux rivés sur un miroir qui lui offre son reflet. Elle ne bouge pas, reste calme face à cet aspect d’elle-même sombre et néfaste, tout dans son expression montre qu’elle va passer une sale soirée, et qu’elle s’en moque. 
    De dos, elle paraît bien simple comme fille, une gamine qui va certainement aller en boîte toute la nuit et revenir chez Papa et Maman, bourrée au matin. Sauf que tout est noir chez elle, tout est complexe, tout. 
    Elle n’est pas très grande, plutôt petite même, mesurant exactement un mètre soixante-deux et demi. Elle a le dos droit, les cheveux raides et assez courts, effleurant ses épaules rigides, ils sont châtains, foncés, clairs, tout dépend de ses humeurs, et de la date de sa dernière douche. Elle porte une robe aujourd’hui, une robe noire descendant jusqu’à mi-cuisse, mettant en valeur le peu de formes qu’elle possède, parce qu’elle a beau avoir 25 ans, elle a plus le corps d’une adolescente en pleine croissance que celui d’une femme mûre et prête à vivre sa vie pleinement. Elle a de grandes mains aussi, avec des doigts longs et fins, et au bout, des ongles couverts d’un vernis noir brillant qu’elle ne porte jamais d’ordinaire. 
    À côté d’elle, sur la commode, est posé un chapeau, noir lui aussi, chapeau qu’elle mettra sûrement pour sortir. Sa peau, quant à elle, n’est pas particulièrement pâle, mais pas vraiment bronzée non plus, et elle est parsemée de grains de beauté, par-ci, par-là, sur quelques endroits. 
Ses jambes ne sont pas très longues, elle n’a rien d’un mannequin, et elle n’en a rien à faire. Elle a un bleu aussi, sur le mollet gauche, qu’elle dissimule parfaitement bien avec du fond de teint. Elle n’a pas de très grands pieds non plus, elle chausse du 38-39, ses baskets noires font d’ailleurs tâche avec sa robe, mais elle s’en fiche, comme pour tout le reste, parce qu’elle les aime bien ses baskets. Elle s’en est toujours foutue de toute façon. Mais c’est sur son visage pas encore découvert à vos yeux curieux que l’on peut lire le plus qu’elle n’en a rien à cirer. 
    Et dans ce tableau noir, ce qui a le plus attiré votre attention, c’est ce petit tatouage en forme de A qu’elle porte sur sa nuque, à moitié caché par ses cheveux  bruns.
    Alors maintenant, vous observez son reflet dans le miroir, espérant avoir une réponse à vos questions en la regardant cette fois de face. Elle a le visage fermé, les traits tendus et pourtant aucune ride, vous vous attardez quelques instants sur ses oreilles, elles ne sont pas percées. Doucement, vous descendez alors votre regard le long de son visage, le long de ses traits crispés. 
    Vous tombez alors sur ses yeux. Non, ils ne sont pas d’un vert émeraude qui vous donnerait des papillons dans le ventre et des bulles dans le sang. Non, ils ne sont pas bleus verts gris étranges ce qui ferait battre votre cœur à mille à l’heure. Non ils ne sont pas non plus ambrés, ni pailletés d’or de façon à ce que votre cœur s’arrêterait de battre et que vous ne pourriez plus réfléchir correctement. Non, rien de tout cela. Les yeux d’Hayden sont formés chacun d’une pupille noire bien plus profonde que l’océan lui-même, ces pupilles sont chacune encerclée d’un iris bicolor, allant du bleu clair, s’éloignant dans un bleu nuit sans étoiles, pour revenir à un bleu clair faisant barrage au sclérotique blanc de l’œil rougi par de fins traits rouges de sang, témoignant de la haine qu’elle dégage et de la fatigue qui la ronge un peu plus, chaque matin, à cause des insomnies régulières qu’elle pratique, pour bosser ses dossiers de jeune avocate. Eh bien, ces yeux, ils ne sont pas comme tous les autres, ils ne vous émerveillent pas, loin de là. A chaque regard, vous êtes parcouru d’un malaise monstrueux, vous frissonnez à coup sûr et un froid intense vous transperce l’âme. C’est comme si une étoile mourrait à chaque fois que vous croisiez son regard. Dans ses yeux brûle Vénus. La vie lui rit au nez. Elle est comme un cow-boy qui chante une chanson triste, vous vous rendez compte qu’elle a mal quand vous l’écoutez vraiment. 
    Un verre pour sa douleur, un autre pour son désespoir. 
    Ne pouvant pas rester plus longtemps dans l’anarchie de ce regard, vous descendez vos yeux plus bas, vous longez l’arrête de son nez fin pour arriver sur sa bouche. Vous mourrez d’envie de faire le contour de ces lèvres charnues avec votre doigt, rien que pour vous assurer qu’elles sont bien réelles. Mais vous ne pouvez pas, votre cœur ne sait pas pourquoi, votre cerveau, lui, le sait parfaitement bien : parce que c’est dangereux. 
    D’autres questions envahissent alors votre tête. Vous en devenez fous de ne pas avoir de réponse. 
    Pourtant, la main tendue vers cette bouche dont les commissures des lèvres ne s’étirent jamais pour former le moindre petit sourire, vous commencez à disjoncter. Vous apercevez alors la fine et minuscule cicatrice qui vous nargue sur son menton. Comme celles qu’ont les enfants quand ils font du vélo. Et vous comprenez enfin, parce qu’Hayden n’a jamais fait de vélo. Vous avez compris pourquoi elle s’humecte les lèvres sans cesse, rien que pour cacher les marques de dents qu’elle s’inflige à chaque fois qu’elle a mal au cœur, rien que pour dissimuler le sang qui en coulerait si sa salive ne l’en empêchait pas. Vous savez aussi maintenant pourquoi elle s’habille toujours en noir. Elle n’aime pas le blanc, elle hait cette couleur de malheur. Et vous avez également deviné pourquoi ses yeux sont injectés de sang, parce qu’elle souffre, elle souffre de cet écho qu’elle n’est pas.
    Elle passe alors un bijou autour de son cou, un bijou tout en or qui forme un cercle, avec des petites chaînes dorées pendant à l’intérieur. Des chaînes. Votre esprit fait tilt. Vous avez l’impression qu’elle a un problème mais que vous ne pouvez pas l’aider, parce qu’elle a tellement de chaînes aux pieds que c’est impossible d’en venir à bout. Des entraves, et malgré qu’elle combatte ses démons jour après jour, nuit après nuit, elle n’en vient jamais à bout. Prisonnière d'elle-même, de ses désirs, de ses folies.
    Elle marche alors vers la sortie de la petite pièce sombre, blanche et humide, d’un pas ferme, qui retient une grâce sans égale avec peine. Elle sait qu’ils sont tous des ordures, mais elle s’obstine, parce que sinon, ils vont la démolir.
    Vous la regardez alors passer cette porte, le cœur déchiré par la culpabilité de ne pas l’avoir retenue en lui disant que vous pouviez l’aider, ou du moins que vous aimeriez. Au lieu de cela, vous la regardez disparaître vers une soirée remplie d’hypocrites, où elle rejoindra sa tortionnaire de mère pour recevoir les coups de fouet de ce Satan personnel. 
    Vous le laissez s’échapper, cet être faux, et souffrant de ne pas pouvoir être lui-même, ce masque qui cache une vraie personne, cette lumière sombre qui dissimule « Amy », qui, elle, sourit derrière ce tombeau d’ange, un sourire si grand et si large que l’on voit même son cœur à travers quand elle rit, les yeux brillants de milles étoiles, une lueur d’espoir et de joie dansant dans les flammes de son désir de vivre, au creux de son âme. 
    Emportée par Amy, Hayden sourit faiblement en posant une main légère contre le A dans sa nuque. Ellz se met alors à chanter, dans un murmure rauque et effrayant, son sourire ayant à nouveau disparu dans les méandres de son cœur. Hayden a pourtant une voix merveilleuse, elle vaut de l’or, mais celle d’Amy est plus belle encore, elle vaut du temps. 
    *Un jour on sera libres, pensa-elle tout bas, il faut juste garder patience.* 
    Alors elle s’arrête de chanter, et suivie de près par une femelle chien-loup noire aux yeux d’émeraude, elle s’en va définitivement, ne vous laissant sur son passage que son odeur savoureuse, un mélange de vanille, de bébé, avec un tout léger soupçon de chèvrefeuille, et de fahrenheit, comme si elle côtoit quelqu’un qui en porte.
    Son parfum, pour sa part, ne ment pas.

« On est tous idéalistes… mais pas parfaits. »

    Allez-y riez. Riez de toute l’incohérence de ce personnage que l’on ne peut pas atteindre, mais qui se meurt à petit feu, enchaîné à son passé, brisé à vous en fendre l’âme. Allez-y riez. En attendant, pour ceux qui veulent encore m’écouter, je vous convie à venir avec moi dans les matoiseries tumultueuses de son cerveau presque humain.
    Voyez-vous, Hayden est une créature à double visage.
    Il y a en premier lieu, la jeune Light, un personnage haut en couleur. Elle se situe à la surface du corps de la jeune femme. La jolie dame est la personnalité que tout le monde voit, rencontre, admire et hait au plus haut point. C’est une créature malsaine que personne ne peut approcher, c’est le grillage. Oui c’est cela, c’est bien la palissade qui protège Amy du reste du monde. 
    Hayden est donc sans arrêt sur les nerfs, toujours en guerre contre le monde entier et même contre elle-même. Elle est odieuse à en faire décéder les plus coriaces. C’est un être que l’on ne peut pas approcher, un individu qui mord jusqu’au sang pour se protéger. Pourtant, les violences physiques qu’elle a engendré se comptent au nombre de zéro, oui, elle ne ferait pas de mal à une mouche du haut de son mètre soixante-deux et demi. Mais c’est une vraie langue de vipère. 
Elle est Light, elle est hautaine, elle est riche, elle est admirée. Personne n’oserait la contredire, mais personne n’oserait non plus l’approcher. Elle est un mur, une prison. 
    Née pour le pouvoir, née pour gouverner. Hayden est un être extrêmement intelligent qui serait convaincre n’importe qui et parvenir à ses fins peu importe le temps que ça lui prendrait. Son métier d'avocate lui va comme un gant. Malgré tout, elle agit dans l’ombre, elle observe, dans les recoins sombres de Londres, les gens passer, tout ce bonheur qui lui parade sous le nez. 
Hayden est incapable d’aimer, elle n’a pas été conçue pour cela, c’est une carapace, une arme de guerre. Son intelligence, sa force physique, son pouvoir de conviction, ses dons pour diriger et son indifférence font d’elle un individu intouchable.  
    C’est une créature malsaine.
    En deuxième lieu, il y a Amy, malléable, fragile et atrocement aimante. C’est elle qui dort, qui repose dans les profondeurs du cœur de la jeune femme. Oh oui, elle est affreusement fragile, si délicate que l’on pourrait la briser en une fraction de seconde. Elle est si faible, si corruptible. 
Et elle se meurt, oui elle se meurt lentement tandis qu’Hayden la protège du mieux qu’elle peut, mais elle ne peut rien faire contre Satan, elle est aimée, oui, chérie par le diable, c’est son enfant, son bébé, sa petite fille chérie qui est bien trop pure, bien trop innocente, bien trop lumineuse. Maman est un monstre, mais Maman reste Maman.
    Sa ville coule sous les eaux de ses pleurs. Sa vie s’enfonce dans la vase de ses peurs. Amy est tellement destructible qu’elle se tue elle-même, oui elle tape elle-même avec le marteau de son cœur contre l’édifice qui fait d’elle un être merveilleux. Entraînée depuis sa tendre enfance à cette autodestruction.
    Alors elle se nourrit, elle s’alimente du seul être vivant qui peut encore la guérir, elle puise dans tout l’amour qu’il lui offre, comme il puise dans celui qu’elle lui donne. Mais ça ne rime à rien, elle ne pourra jamais lui donner assez, comme il ne pourra jamais lui offrir suffisamment, elle était déjà morte avant d’être née. 
    Alors elle ne peut pas guérir, le remède est trouvé, il est là juste sous ses yeux, mais il est déjà trop tard. Le poison avait atteint son cœur alors même qu’elle venait à peine d’être conçue. Elle ne peut pas s’en sortir seule, à l’instant même où elle croira qu’elle est enfin libre de vivre sa vie pleinement, à l’instant même où elle fera disparaître Hayden, elle mourra. Parce qu’elle est bien trop chétive pour survivre au bonheur qu’est de vivre.
    Une créature émotionnelle.
    Et le tout fait d’elle une survivante, une créature qui se bat pour vivre, un cas désespéré, parce qu’elle peut tout traverser, tout vaincre sans y survivre. Une vie sans importance.

+ Voir fiche ici pour l'histoire.