(Lexie & Dylan) what the fork do you want?

Dylan sortait d’une dure journée de travaille, il s’étira faisant craquer ses bras au passage et se glissa dans un t-shirt qu’il avait piqué à Andras. Il aimait son odeur et il savait qu’il allait certainement piquer une crise de savoir qu’il avait disparu. Assis sur le bord de son futon, ils étaient en train de discuter tous les deux, ils devaient se retrouver le lendemain, ils échangèrent quelques banalités et il lui annonça qu’il allait dormir. Il lui annonça qu’il avait fait quelques tatouages sur de la peau de porc, une solution afin de pratiquer avant de le faire sur de la peau véritable. La sensation lui avait énormément plu et il avait hâte de s’y mettre vraiment. La tête de Blue tomba sur l’oreiller, il rabattit l’épaisse couette sur lui, confortablement installé au chaud, ses paupières se fermèrent. Un sommeil lourd s’abattit sur lui, le plongeant dans une inconscience propice à un véritable repos. Aucun cauchemar ne semblait perturber sa nuit, au contraire, un rêve, si doux, si chaud, il voyait Andras un genou à terre une boite entre les mains. Il paniquait un brin, sachant ce qui allait se produire. C’était beaucoup trop tôt au stade où ils en étaient dans leur relation.

Il sauta dans son lit, lorsque la sonnette de sa porte d’entrée s’activa. Il cru à un cauchemar mais non, il était réellement dans son studio. Son réveil indiquait une heure avancée et le son se répétait encore et encore inlassablement. Tremblant dans la pénombre, tenant le rebord de sa couette, il pria pour qu’elle arrête, personne ne venait jamais le voir ici à part Frank. L’avait-on retrouvé ? Dylan posa ses pieds au sol, il chercha un objet qui pouvait faire office d’arme et sa main se referma sur un parapluie. Objet indispensable lorsqu’on vivait à Londres. Le corps secoué de spasme, l’estomac noué, le concert de sa sonnette ne semblait pas vouloir s’arrêter. Ne voulant pas tout de suite menacer cette personne, avec prudence il tourna la clé dans la porte, et poussa le panneau vers lui, passant sa tête.

Un homme assez grand et massif lui faisait face. Il ne semblait pas être un clochard, il semblait même assez élégant, malgré cette tâche imposante qui s’étalait sur une grande partie de sa chemise. L’odeur lui piqua automatiquement les narines, cet homme semblait avoir ingurgité de l’alcool. Le parapluie dissimulé dans son dos, il redressa ses yeux clairs vers cet homme, inconnu au bataillon. Jamais il ne l’avait rencontré. « Qui êtes vous ? Que me voulez vous ? » Ses doigts se resserrèrent autour de la poignée du parapluie, il pourrait aussi lui fermer la porte sur sa main.

Vu le gabarit de Dylan, il n’avait aucune chance face à cet homme, surtout que son studio ne contenait rien de valeur, un porte monnaie avec quelques livres tout au plus. Jamais il n’aurait pensé être dérangé au milieu de la nuit.

La stupeur non dissimulée était facilement traduisible sur son visage ébahis par la soudaine question. Cet homme complètement ivre qui venait lui demander s’il était un certain Tommy, il ne se rappelait même pas avoir dans ses connaissances une personne portant ce nom. Et comme si la réponse était aussi ridicule que la question, il ne pu s’empêcher de la formuler. « Non je ne suis pas Tommy ! » Cet homme avait trop bu et avait fait une erreur de porte. Pendant que leur conversation s’arrêterait ici, ne pensant même pas qu’elle avait vocation à continuer, il le vit épier par-dessus son épaule l’intérieur de son appartement. Il allait certainement refermer la porte, ne s’attendant ni à des excuses, ni même à un bonne nuit de sa part. C’est à ce moment que cet inconnu le projeta dans son appartement d’un geste puissant du bras, il perdit l’équilibre, réussissant à se rattraper comme il pouvait pour éviter de tomber. Cette personne entra chez lui, ça n’était pas d’un parapluie dont il avait besoin mais d’un téléphone pour contacter la police. Comme s’il était de taille de kidnapper quelqu’un, encore pire, il n’avait pas l’aspect d’un quelconque kidnappeur.

C’était à la fois burlesque et totalement irréel, cette situation tenait de la fantaisie. Dylan avait qu’une seule envie que cet homme devenu violent ne parte. Surpris par sa poigne, il venait de le saisir au col, ses pieds se soulevèrent de quelques millimètres. Il avait un air menaçant, il regrettait de ne pas avoir demandé à Andras de venir dormir, vu sa taille, il aurait pu faire le poids face à cet homme. Son pyjama était mal mené, il avait toujours son parapluie dans son dos. Cet homme avait un aspect menaçant, un regard ferme, sans équivoque. Il laissait présager que cette situation allait s’étioler et s’aggraver s’il ne mettait pas la main sur le fameux Tommy. « Je ne sais pas qui est Tommy ! Lâchez-moi ! » Il suffoquait et ne voulant pas agir par la force de suite, il ne pu se retenir beaucoup plus longtemps, son intention n’était pas de lui faire de mal. Son parapluie vint asséner un coup au niveau de la tête, il maitrisa sa force de façon à ne pas le blesser gravement mais juste de lui faire lâcher prise. Il leva à nouveau le bras faisant partir un second coup.

Allait-il le lâcher ? Peut-être allait-il même devenir beaucoup plus violent. Son courage l’avait lui-même abasourdi, il relâcha le parapluie en question, totalement médusé de sa réaction. Il était bagarreur au lycée, mais plus maintenant. Il avait fait une croix sur tout acte violent. C’était un cauchemar, en fait il n’était pas réveillé, cet homme n’était pas chez lui et il n’était pas imbibé d’alcool. Cette fois son cœur se serra, espérant qu’il se calme car s’il se mettait à taper, il n’était pas certain de rester en vie.

Dylan s’étouffait quelque peu dans cette posture inconfortable, les plis de son t-shirt de pyjama se froissant sous l’emprise du poing de cet homme. Sous l’effet de ce geste excessif et violent, son premier réflexe fut de le frapper, il avait voulu réserver la force en cas de dernier recours et c’est donc sans choix qu’il souleva le parapluie pour l’abattre sur la tête de cet inconnu. Son discours était sans queue ni tête, l’alcool semblait avoir corrompu sa conception de la réalité. Légèrement étourdit, il était quelque peu déséquilibré lorsqu’enfin cet homme lâcha prise, il respira un grand coup, se massant le cou, pourtant il n’avait fait que le saisir au niveau du col de son t-shirt. Il avait grogné, tout en formulant quelques mots, cette fois l’artiste pris peur des représailles, se demandant de quoi était capable cet homme. Il avait relâché son arme et il n’aurait sans doute pas dû, cet homme avait observé l’objet du délit, s’en saisissant à son tour. Dylan se sentait particulièrement stupide. Ses yeux s’agitèrent, soudain pris de panique, se cherchant à nouveau une arme de défense, le voyant avec son parapluie dans les mains. Sa réflexion aurait pu le faire rire, mais il c’était introduit chez lui, l’avait menacé. Il tentait de plisser son t-shirt froissé, il restait silencieux, se disant que la moindre réflexion pourrait envenimer d’autant plus cette situation. Un peu désorienté cet individu semblait reprendre la raison, toujours méfiant, il gardait une distance de sécurité. La première question semblait confirmer ce retour à la normale. « Je ne sais pas ! Vous vouliez voir… » Il eut une seconde d’hésitation. « Tommy ! » Dylan redoutait en prononçant son prénom qu’il ne profère une malédiction qui fasse à nouveau basculer l’individu dans une nouvelle colère. « Vous êtes rentré chez moi ! Et… »

Pas besoin de développer sur la suite des événements, la seconde question semblait raisonnable aussi, rien de bien méchant, même si donner son prénom n’aiderait pas beaucoup. « Moi c’est Dylan ! Et vous ? » Il avait répondu le plus simplement du monde, il n’essayait pas de le mettre encore à la porte, il ne semblait plus aussi menaçant, ni violent. Est-ce que l’alcool pouvait tout excuser ? Vu dans l’état dans lequel il était, il avait sûrement bu quelques verres de trop, qui avait faussé l’adresse. Il recula, essayant de voir de loin s’il avait blessé ou non cet homme, il avait quand même eut la main lourde en le frappant, même s’il avait un corps de crevette.

Prenant une profonde inspiration, il décida de faire une bonne action. « Est-ce que ça vous dit un café avec une aspirine ? » Les remèdes contre une trop grande quantité d’alcool, il était un ancien drogué et picoler il avait fait aussi. Décidant de mettre sa rancune de coté malgré son attitude de quelques instants plus tôt, il allait se montrer serviable. « Les WC sont à votre gauche dans la salle de bain ! » Il préférait encore qu’il vomisse dedans que sur sa moquette, ça serait quand même beaucoup plus dur à nettoyer. Dylan ne savait pas s’il fallait appeler quelqu’un, mais en soit qui voudrait voir une de ses connaissances dans un tel état.

La respiration plus calme, il se détendit un peu plus, son téléphone était sur la table de nuit, en dernier recours il appellerait Frank ou la Police ce qui reviendrait au même.

La situation avait totalement échappée à Dylan, de se retrouver ainsi pris par ce poing serré, cependant elle s’améliora, il avait réussis à lui faire lâché prise. Et bien que l’étrange semblait retrouvé un semblant de ses facultés voulant se présenter pour lui faire comprendre que la personne en face de lui n’était en rien cet ami tant recherché. La réponse qu’il apporta lui fit froncer les sourcils, ce Tommy devait être une personne vraiment importante dans sa vie pour le réclamer avec autant de véhémence. Malgré tout aucune agressivité, seulement de la perplexité. Pour conclure il prononça son prénom sans pour autant réussir à l’assimiler à la personne en face de lui, telle une notion plus qu’une dénomination. Il obtint son prénom, il allait le croire, sans pour autant en faire une vérité absolue. Dylan se tourna vers sa kitchenette, afin de faire un café très corsée à son invité de fortune. L’artiste lui avait indiqué la salle de bain, on ne sait jamais si l’alcool avait décidé de faire prendre la route inverse au reste de l’estomac. Sans aucune pudeur Lexie avait déboutonné sa chemise, sous le regard ébahis de Dylan. Si Andras était arrivé à ce moment précis dans son appartement, il serait porté pour mort. Pas un seul instant il avait pensé qu’il interpréterait ainsi son message.

Pour lui c’était en cas de vomissement, Lexie était partie naturellement lavé sa chemise. Le voyant s’activer avec du savon sur la tâche, l’action serait vaine, il se demandait même si ça n’était pas foutu pour le vêtement. Le garçon sursauta lorsque sa cafetière se mit à vibrer tout en commençant à déverser un filet sombre dans une tasse. Il restait sur ses gardes, le jeune homme ne savait pas encore les réactions de cet homme à son égard. Il alla ramasser son parapluie, le mettant à une portée raisonnable. Ensuite il alla farfouiller dans un tiroir pour en tirer une gélule, il entendait toujours la petite symphonie de l’eau qui coule et du frottement du tissu. Sans même réfléchir il alla jusqu’à sa commode, il avait piqué à une époque à Frank des t-shirts pour dormir, car ils étaient larges, et confortables. Sans se tromper, Lexie et son grand frère devaient faire la même taille. Son stresse avait diminué.

« Votre café est prêt Lexie ! » Il entra dans la salle de bain et le plus naturellement du monde il lui tendit le t-shirt. Aussi paradoxal soit-il, il avait une forme de sympathie envers Lexie. Lui-même avait été dans des états bien pires à une époque, même s’il n’avait jamais pénétré chez personne. Il observa son front, il ne semblait pas saigner. « Je suis désolé, je crois que je vous ais fait une belle bosse ! » Par chance il n’avait pas une grande force. La raison semblait le regagner un peu, mais il avait l’impression maintenant d’avoir la responsabilité de cet homme, le laisser repartir dans cet état était impossible, même avec un taxi et pour l’emmener où ? Il ignorait tout de lui.