(✰) message posté Ven 27 Oct 2017 - 18:32 par Invité
Tonight forecast... 99% chance of wine
La danse, c’est une discipline que Meluzine aime depuis qu’elle a cinq ou six ans. C’est sans doute la seule chose qu’elle aime vraiment de son passé, de son enfance. Si l’américaine avait mis de côté beaucoup de choses de son enfance, depuis la mort de sa mère et le départ de sa sœur, elle avait au moins garder la danse. Une façon pour elle de se renfermer dans une bulle qui n’appartient qu’à elle, une manière de s’oublier au moins une fois de temps en temps durant la semaine. Quittant la salle où elle venait de passer deux bonnes heures, elle se dirigea vers les vestiaires et presque aussitôt, se glissa dans une des cabines de douches mises à dispositions pour les personnes présentes où à nouveau elle se perdit durant une quinzaine de minutes. Au moins le temps de se concentrer sur le fait que demain, une nouvelle journée commençait, probablement de nouveaux défis aussi. Une fois prête, elle se planta devant un miroir, cherchant à rester présentable et ce, même après le sport. Elle n’espérait pas rencontrer l’homme de sa vie sur le trajet reliant la salle de danse à l’appartement qu’elle partageait avec Willow, mais pour une bonne estime d’elle-même, ou par simple fierté, elle aimait sortir en étant présentable. C’était même quelque chose sur lequel elle mettait un point d’honneur, sans pour autant se prendre pour Paris Hilton. Ce soir-là, Meluzine avait opté pour la marche et donc, empruntait le même chemin à pied que pour l’allée. L’air frais de l’automne lui aérait l’esprit, et la vie qu’avait Londres la nuit lui procurait quelque chose de positif. C’était une jolie ville, Londres. Surtout la nuit. Et si les rues n’étaient pas aussi animées que New-York, elle pouvait au moins s’y balader sans trop de risques. C’était ce qu’elle aimait penser, ou que sa témérité la poussait à croire.
Dans sa rue, Meluzine s’arrêta au Starbucks du coin et se commanda, ainsi qu’à sa colocataire un café. Tout le monde savait – ou presque – que les Starbucks vendaient les meilleurs cafés au monde et ce, malgré tout ce que pouvait en penser ce très cher George Clooney. Elle ne perdit pas vraiment de temps avant de rejoindre son immeuble et surtout, la porte de son appartement qu’elle ouvrit avec un peu plus de difficulté alors qu’elle tenait dans une de ses deux mains les deux cafés relativement chauds, ainsi que son sac de sport dans l’autre. Une organisation qu’elle ne se connait pas et pourtant, sans trop savoir par quel moyen, elle y était parvenue sans trop de casse, ni brûlure. « Salut ! » lança-t-elle à sa colocataire. Meluzine déposa son propre café sur la table la plus proche et donna à Willow celui qui lui était destiné « Soirée starbucks ! Ca te dit ? » Ca ne fait pas très longtemps que Meluzine a changé de logement, et qu’elle a quitté son loft qu’elle partageait avec Salomé, pour partager une colocation avec Willow. Certes, c’était une collocation différente, mais toute aussi plaisante pour la jeune fille. Et si avec Salomé, l’ambiance semblait plus électrique étant donné le tempérament des deux jeunes femmes, elle trouvait en Willow une sérénité qui lui faisait un bien fou.
Enfin, Meluzine alla vider son sac de sport, puis revint dans le salon auprès de sa colocataire. Souvent, elle avait tendance à s’enfermer dans sa chambre pour mener à bien les rapports qui lui étaient demandés de faire à son stage, ou alors, elle passait la soirée et la nuit ailleurs. Ici, elle n’avait rien prévu et n’avait pas la moindre envie de faire appel à son petit ami. De toute façon, lui-même semblait un peu trop occupé pour se préoccupé de Meluzine, et de cette façon, il était hors de question qu’elle rampe à ses pieds comme une jeune femme désespérée. Mel prit place dans un fauteuil avec son café dans la main « Alooors, t’as fait quoi de ta soirée ? Enfin, de ton début de soirée. » s’intéressa-t-elle avec beaucoup d’attention à l’égard de sa colocataire.
(✰) message posté Lun 30 Oct 2017 - 14:10 par Willow E. Hopkins
TONIGHT FORECAST... 99% CHANCE OF WINE
ft. Meluzine
Je ne pus réprimer un soupir de soulagement quand je vis afficher sur ma montre la fin de mon travail. J’aimais ce que je fais mais les journées ont tendance à me sembler longues et éreintantes. Entre les véritables tâches de secrétariat et celles que me demandent mes patrons je n’ai jamais le temps de me poser pour boire ne serait-ce qu’un café. Quand sonne l’heure qui m’autorise à rentrer à la maison, je ne peux réprimer un sourire de satisfaction. Je quitte donc mon bureau prenant soin de tout ranger pour que rien ne traîne. Un bref au revoir à mes patrons et je peux enfin retourner à la vie normale. Une fois sur le trottoir, une légère hésitation se fit ressentir. Est-ce que je faisais appel à un taxi, comme je le fais tous les jours pour rentrer à la maison ou bien pour une fois utiliserais-je mes deux jambes pour effectuer le chemin jusqu’à l’appartement. L’automne était enfin là et c’est la saison que je préfère le plus. Les couleurs sont ravissantes et même si un tapis de feuilles mortes inondent les rues et déshabillent les arbres, difficile de ne pas apprécier ce beau paysage. Le vent bien que présent était assez agréable. Nous ne sommes pas encore à cette période où il est si froid que les frissons vous parcourent de la tête au pied. Le seul ennui avec ce vent est que mes cheveux s’entremêlent et finissent par se poser devant mes yeux où je n’y vois plus grand-chose.
Quand j’avais quitté la maison, le matin même, j’avais trouvé le ciel menaçant, comme si une pluie d’automne allait s’abattre sur la ville et confirmer que l’été était bel et bien terminé. J’avais donc pris avec moi mon parapluie. Désormais je le trouvais bien plus encombrant qu’autre chose. Le ciel se faisait clair et je doute que la pluie s’immisce sur le trajet du retour. Je décidai donc de marcher un peu. Je remontai le col de mon manteau pour éviter de prendre froid et je ne mis pas longtemps avant de franchir la porte de l’appartement. J’étais ravie de ne pas avoir eu quelques kilomètres de plus à effectuer car mes mains ne l’auraient pas supporté. Comme la majorité du temps, elles étaient gelées. J’avais une mauvaise circulation du sang et par conséquent j’avais les extrémités du corps toujours froides. Je déposai mes affaires à l’endroit habituel et j’entrai dans l’appartement. Il me semblait si vide. Normal ma colocataire n’était pas présente ce qui enlevait un peu de joie de vivre. Je ne savais pas quand Meluzine allait rentrer et je ne voulais pas partir. Qu’allais-je donc faire du reste de la soirée ? Cuisiner ? Ce n’était pas une mauvaise idée. Je commençais à avoir faim et je décidai de préparer le souper. Après une brève fouille dans le frigo je décidai de préparer une sauce aux champignons avec du poulet que j’accompagnerai de pâtes. Autant je me sens à l’aise pour faire des pâtisseries, autant cuisiner des plats n’est pas une facilité. Une fois prêt, je laissai la sauce un peu reposer. Je ne savais pas si Meluzine allait rentrer et je préférai attendre un peu avant de manger toute seule. Je m’installai dans le canapé quand ma colocataire pointa le bout de son nez quelques minutes après. « Un café ? Tu me prends vraiment par les sentiments ! » Comment dire non à un café ? Moi qui aime tellement boire du café. « Merci d’avoir pensé à moi. ». Dis-je en tenant la boisson chaude dans mes doigts. Cela faisait du bien. Je ne trouvais rien de bien intéressant à la télévision et j’étais prête à l’éteindre quand Melu vint me rejoindre. « J’ai préparé à manger. Tu as faim ? » Au pire je mangerai toute seule. « Et toi tu étais à la danse ? » J’en avais déduis cela après l’avoir vue avec son sac de sport.
☾ ANESIDORA
Invité
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(✰) message posté Ven 3 Nov 2017 - 15:16 par Invité
Tonight forecast... 99% chance of wine
Sur le chemin du retour, Meluzine avait profité du paysage, des rues de Londres alors que la nuit venait tout juste de tomber. Si elle faisait à peine attention à toute cette vie humaine au centre de la ville en journée, elle semblait bien plus attentive maintenant. Son regard se posa sur les personnes qu’elle croisait, parfois elle laissait un léger sourire s’échapper mais au fond elle ne s’attarda même pas sur les visages qu’elle ne connaissait de toute façon pas. Son sac de sport à son épaule, les mains dans les poches de sa veste, pas une seconde elle ne s’était mise en tête qu’elle pourrait peut-être se faire agresser en pleine rue. Non, en choisissant d’utiliser ses deux jambes, elle prenait des risques auxquels elle ne pensait pas. Et si Sevan le lui avait déjà rappelé à de nombreuses reprises, l’américaine ne se trouvait pas vulnérable à ce point. Etre vigilant, c’était bien, mais pas au point de finir parano. Oh ça non. Et puis lui, il n’avait presque pas d’autres choix que de prendre sa voiture. Sa vie et son planning était presque ou égale à celle d’un ministre, sans oublier que ce dernier était une ferveur amateur de belle voiture et l’idée de se balader dans sa jolie voiture de luxe une fois de plus prenait le dessus sur ses deux jambes. Chose que Meluzine ne comprenait pas, mais respectait. Et puis elle ne perdait pas de vue l’envie de l’entrainer dans un parc un jour en coupant son portable et le rendre inaccessible afin de l’avoir pleinement pour elle. Des moments comme ceux-là, elle en avait peu, mais parfois son petit ami se laissait prêter au jeu une heure, peut-être deux et pour la brunette, c’était déjà un gros effort.
C’est tout naturellement que Meluzine avait pensé à sa colocataire lorsqu’elle était passée par la case « Starbucks ». Elle avait prévu de ne rien faire de sa soirée, ou du moins de laisser ses rapports pour le lendemain et donc, passer une soirée à discuter ou trouver d’autres choses à faire avec Willow avait fait son petit bout de chemin dans sa jolie tête brune. Le café était là pour ajouter une petite touche cosy à cette soirée en perspective et ce, même si elle ne durait que le temps de le siroter. Après tout, peut-être que sa colocataire avait autre chose de prévu ce dont Meluzine ignorait. Dans l’appartement, elle avait déposé ses affaires dans un coin de l’entrée dans l’idée de les reprendre un peu plus tard. La danse lui avait fait un bien fou et lui avait donné cette impression de légèreté, mais désormais il était temps de revenir sur la surface de la terre et d’affronter le quotidien ; le café aidant aussi, elle s’installa auprès de Willow après lui avoir tendu le gobelet qui lui était adressé « Mais de rien, puis de toute façon un starbucks toute seule, c’est pas marrant. » avait-elle ajouté avec un sourire.
A la question de Willow, Meluzine tourna le visage vers cette dernière. Elle était affamée, la danse ça creusait mine de rien. D’autant plus qu’elle était en plus victime d’une flémingite aigue, ça tombait bien ! « C’est vrai t’as cuisiné ? J’avais pas le courage, mais oui j’ai juste trop faim ! » Meluzine laissait son regard s’évader quand finalement la voix de Willow la fit revenir sur terre. Elle resserra son gobelet un peu plus fort, à la recherche de chaleur avant de répondre « Oui. D’ailleurs je trouve la musique de la nouvelle chorégraphie super inspirante, c’est agréable. Ca change de d’habitude. » explique-t-elle rapidement, ponctuant ses dires avec un sourire « Et toi, ta journée ça été ? » Les journées de boulot de Willow devaient probablement être plus stressantes que celles de Meluzine. Son stage se passait bien et elle arrivait facilement à se fondre dans ce statut de psychologue qu’elle cherchait à tout prix. « Tiens, Sevan m’a proposé une soirée avec un ami à lui, ça te tenterait ? Il est grand, brun très mignon et il a beaucoup de classe. » commença-t-elle avec un sourire taquin, puis reprit aussitôt « Enfin, t’as peut-être quelqu’un dans ta vie que tu n’as pas envie de dévoiler, qui sait ! Ou bien ce n’est peut-être pas ton genre tout simplement » reprit-elle avec un léger sourire, toujours pour taquiner un peu sa colocataire. A vrai dire, sa vie privée ne la regardait pas, mais même sans vouloir jouer les agences matrimoniales, ça pouvait être sympa comme soirée.
(✰) message posté Lun 20 Nov 2017 - 15:13 par Willow E. Hopkins
TONIGHT FORECAST... 99% CHANCE OF WINE
ft. Meluzine
Parfois j’ai l’impression de m’être trompée dans mon orientation professionnelle. J’avais toujours su que je voulais être avocate et pourtant la vie avait malheureusement changé mes plans. J’avais dû me contenter d’un rôle de femme au foyer et c’est pendant cette période que je pus développer mes talents culinaires. Et contrairement à ce que j’avais pu croire, j’étais assez douée et surtout j’aimais passer du temps dans la cuisine. Cependant quand j’avais été contrainte de chercher un travail après mon divorce je n’avais jamais eu l’occasion de persévérer dans ce domaine. De par mes connaissances en droit développées durant ma seule année d’étude j’étais parvenue à trouver un travail comme secrétaire dans un cabinet d’avocat. Ca me plaisait mais pas assez que pour terminer ma vie à cet endroit. A vrai dire je n’aime pas trop mes patrons, ils me traitent un peu comme leur esclave mais en attendant de trouver mieux, je tente d’apprécier ce travail comme il est pour le moment. Je pourrais très bien rester à l’appartement durant toute la journée, n’ayant pas besoin d’argents, mais l’ennui prendrait trop rapidement le dessus. Et démissionner d’un tel poste ne m’aiderait surement pas à trouver mieux ailleurs.
Assise dans le canapé, je venais d’ouvrir la télévision. La soirée n’avait pas encore vraiment commencée et pour trouver un programme intéressant, c’était presque impossible. Il me restait la possibilité de regarder les journaux télévisés mais l’idée d’entendre le présentateur annoncer de mauvaises nouvelles ne m’enchantait guère. Heureusement pour moi, Meluzine rentra avant même que je ne désespère de trouver quelque chose de bien intéressant. Pour éviter tout bruit de fond gênant, j’éteignis rapidement le téléviseur. Comment avais-je pu vivre sans une colocataire aussi géniale que Meluzine ? Je me pose encore la question quand elle me tend le gobelet de café. Elle pense toujours à moi et ça me changeait de mon ex-mari. « Mais de rien, puis de toute façon un starbucks toute seule, c’est pas marrant. » Elle avait raison, c’était mieux de le partager tous les deux plutôt que d’en boire toute seule. C’est alors que je lui demandai si elle avait faim. Après tout j’avais aussi pensé à elle et j’avais cuisiné pour toutes les deux. Et comme je l’avais attendue, je commençais vraiment à avoir faim. « J’avais un peu de temps à tuer en rentrant du travail, du coup je me suis dis que tu serais surement ravie d’avoir quelque chose à te mettre sous la dent une fois rentrée. » On aurait pu aussi commander quelque chose pour manger mais c’est toujours mieux de faire la cuisine. J’écoutai alors ma colocataire me parler de sa passion de la danse et de la nouveauté qui semblait la motiver. C’est toujours agréable d’entendre quelqu’un parler de sa passion. Même si je ne suis pas une fan de danse, je la comprenais car pour moi c’était la pâtisserie qui me provoque la même sensation. « Tu sais, mes journées se suivent et se ressemblent. J’ai surtout l’impression d’être l’esclave de mes patrons mais je survis » dis-je en rigolant. Je ne voulais pas qu’elle pense tout de même que j’étais sérieuse en parlant que j’étais exploitée. Et même si j’apprécie pas mon travail, mes patrons ne sont pas pour autant des tyrans. « Alors non je n’ai toujours personne dans ma vie. » Et j’apprécie vraiment le célibat. Après tout avec ce que j’ai vécu dans le passé, j’ai tellement peur que ça redevienne pareil si je me remets en couple avec quelqu’un. « Alors tu sais c’est difficile de dire de quelqu’un que je n’ai jamais vu, si c’est mon genre ou non. » dis-je en riant. Mais bon j’ai toujours pensé que les coups organisés n’étant jamais le mieux pour les rencontres. Mais après tout je ne risquais rien. J’avais juste la possibilité de sortir un peu de la maison avec un autre objectif que celui d’aller au travail. « Et le programme de la soirée consisterait en quoi ? » lui demandais-je avec curiosité.
☾ ANESIDORA
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(✰) message posté Ven 29 Déc 2017 - 13:16 par Invité
Tonight forecast... 99% chance of wine
Meluzine savait qu’elle avait trouvé une perle en guise de coloc en la personne de Willow. Cette fille était prévoyante et pourtant, rien ne l’y obligeait. Mel ne s’était pas du tout attendue à ce qu’à son retour Willow prépare de quoi manger, sans doute aurait-elle même mangé sans vraiment se soucier de l’américaine et c’aurait été tout à fait normal aux yeux de cette dernière. Ca lui changeait de la vie qu’elle vivait avant ; cette vie totalement folle où seule Meluzine semblait avoir les pieds sur terre. Avec son amie, elle partageait une complicité sans limite, mais aussi beaucoup de dérapages. Autant dire que le calme que lui offrait la colocation avec Willow était bien plus ressourçant, bien plus paisible. Meluzine ne perdait pas ce petit bout de folie qu’elle avait, malgré tout. Elle restait elle-même avec plus de retenue et ce n’était pas plus mal. Sevan l’y aidant beaucoup, et même si elle refusait de l’admettre, il avait une certaine influence sur la vie et la façon d’être de l’américaine. Face à ce que lui relatait Willow, elle restait bouche bée, ou envieuse ; avoir le temps de cuisiner, chose que Meluzine avait perdu et pourtant, elle s’en sortait plutôt bien en cuisine. Sans doute pas aussi bien que sa colocataire, mais elle arrivait à ne pas foutre le feu à l’appartement, c’était déjà une très bonne chose. Avec ses études, son stage, les photos ou la danse elle n’avait plus autant de temps, et puis lorsqu’elle en trouvait, l’américaine aimait le réserver à Sevan ou encore à ses amis « Tu es juste parfaite, promis un jour où tu rentreras tard, je prendrai aussi le temps de te préparer un truc. Bon, ca ne sera sans doute pas aussi bon que toi, mais je me débrouille ! » Plaisanta-t-elle. Mais elle comptait réellement le faire, et si vraiment elle ne trouvait pas le temps, elle arriverait toujours à faire plaisir à sa coloc d’une façon ou d’une autre elle aussi, pour la remercier.
Le travail que faisait Willow était, aux yeux de Meluzine, quelque chose qu’elle respectait beaucoup. A sa place, elle aurait beaucoup de mal à garder son self contrôle, ou tout simplement à obéir aux demandes et exigences des patrons. Elle voyait bien comment certaines secrétaires étaient prises à l’hôpital et si elle se refusait de les prendre pour des larbins dans son propre service, il n’en était pas le cas de tout le monde. Les chirurgiens les plus ingrats avaient tendance à les voir comme les boniches de service, ce dont Meluzine avait beaucoup de mal à accepter. Ces filles avaient fait des études pour en arriver là où elles étaient et méritaient autant de respect qu’une autre personne. Willow devait très certainement avoir des notions de droit pour pouvoir être secrétaire juridique, ce que Meluzine n’avait pas, ou juste ce dont elle devait connaitre pour son travail, rien de plus « Et… il n’y a pas autre chose qui te brancherait ? Et t’épanouirait ? Ouvrir un petit tea room, ça ne te dirait rien ? » Evidemment, il fallait les fonds pour, mais parfois les banques pouvaient parfois se montrer généreuses si le projet s’avérait inspirant.
Meluzine adressa un sourire à son interlocutrice. Certes, il était clair que sans avoir vu la personne, elle ne risquait pas de lui sauter dans les bras, mais elle pouvait toujours accepter de venir. Au pire des cas, ce sera une chouette soirée, et ce même si le mystérieux inconnu ne la tente pas du tout « T’as raison, mais honnêtement il est pas trop mal. Et puis il est dans les affaires, tout ça. Il a peut-être besoin d’une secrétaire juridique, tu voyagerais, tu serais bien payée et il n’est pas franchement tyrannique avec ses employés » un petit rire s’échappa de ses lèvres en s’écoutant parler. Evidemment, c’était beaucoup plus facile à dire qu’à faire « C’est un repas dans un grand restaurant, puis à mon avis on irait boire un verre quelque part. C’est assez banal après, je comprendrais que tu ne veuilles pas accepter » Même elle, elle n’avait pas toujours envie d’accompagner son petit ami à ce genre de soirée, mais elle le faisait pour lui faire plaisir, sans doute ce qui l’étonnait encore « Bon au pire, tu réfléchis et tu me dis fin de la semaine prochaine si ça te branche. » Meluzine se leva, puis se retourna vers sa colocataire « Et sinon … On goutte ce que tu nous as préparé ? »
(✰) message posté Mar 9 Jan 2018 - 16:41 par Willow E. Hopkins
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ft. Meluzine
« Tu es juste parfaite, promis un jour où tu rentreras tard, je prendrai aussi le temps de te préparer un truc. Bon, ca ne sera sans doute pas aussi bon que toi, mais je me débrouille ! » Moi parfaite ? J’en doute. Mais c’est agréable d’entendre des propos positifs à mon égard. J’ai tellement eu l’habitude d’avoir pour compagnie des propos désagréables de la part de mon ex-mari que ça me fait tout bizarre quand des choses gentilles sont dites. Mais pour moi ça me semble tout à fait normal d’agir comme je l’ai fait ce soir. Il fallait bien que je me fasse à manger et c’était tout à fait normal d’en préparer un peu plus pour Meluzine. Puis j’aime cuisiner et c’est un amusement de préparer le repas plutôt qu’une corvée. Peut-être que dans le fond ce comportement est une relique de mon passé. Je n’avais pas le droit de laisser une journée se passer sans qu’un repas mijote au retour de celui qui partageait ma vie. Même si au début ce style de vie m’avait dérangé à la fin je m’y étais tellement habituée que j’avais pris gout à la cuisine. « J’ai hâte de goûter à tes talents culinaires. » Pourquoi est-ce que sa cuisine serait-elle moins bonne que la mienne ? Après tout, on a tous nos spécialités et je suis sûre que le jour où ma colocataire ferait à manger, je me régalerai. Je suis un peu le genre de femme qui va encourager plutôt que de critiquer et je sais déjà que je tiendrai des propos positifs après la dégustation. Et même si les rôles ne doivent pas s’inverser, je ne m’en plaindrai pas non plus. J’avais de la chance de vivre avec une colocataire aussi géniale de Meluzine et on se complétait assez bien.
La discussion prit la direction de mes activités professionnelles. Et ce n’est pas vraiment le sujet que j’aborde le plus avec plaisir. Même si j’aime ce que je fais, je n’apprécie pas du tout l’endroit où j’exerce mes talents de secrétaires. Je sais bien que je ne peux pas être difficile, c’est déjà bien gentil que quelqu’un m’engage alors que je n’ai aucune expérience dans le domaine. Rester longtemps « enfermée » chez soi en rôle de femme au foyer, c’est toujours difficile de reprendre une activité professionnelle. J’avais eu ma chance et en aucun cas je pouvais me plaindre. Je pouvais toujours chercher autre chose et c’est sans doute ce que je vais finir par faire. « Et… il n’y a pas autre chose qui te brancherait ? Et t’épanouirait ? Ouvrir un petit tea room, ça ne te dirait rien ? » J’y ai déjà pensé. Premièrement quand j’ai appris que ma chance tournait et que je gagnais enfin de l’argent à l’euro million. J’avais les moyens d’ouvrir ma propre entreprise mais je ne m’en sens pas vraiment capable. « Même si j’ai les moyens, je ne sais pas si je suis capable de faire face à de telles responsabilité. » dis-je en grimaçant légèrement. Ne pas avoir confiance en moi est encore un trait de mon passé. Ma famille a tellement passé son temps à me couver que j’ai l’impression de ne savoir rien faire de mes deux mains. « Puis je ne pense pas être assez douée que pour attirer les clients. » La seule chose à mon avantage est que j’aimerais ce que je ferais. Mais baisser les bras avant même de me lancer, c’est tout à fait moi.
Pour la première fois de la journée je me sentais bien. Les discussions de fille étaient le meilleur moyen pour se détendre. Entre rire et plaisanterie, c’était facile d’oublier les problèmes et de juste penser à l’instant présent. Et quand on dit discussion féminine difficile de ne pas aborder le sujet des hommes. J’ai toujours du mal avec ce sujet. Je n’ai vraiment pas confiance en moi et même si j’étais en train de plaisanter sur le fait que le garçon en question n’était peut-être pas mon genre vu que je ne l’avais jamais vu, je me demandais surtout si moi je pouvais lui faire. Toujours à penser aux autres, je m’en délaisse totalement. « T’as raison, mais honnêtement il est pas trop mal. Et puis il est dans les affaires, tout ça. Il a peut-être besoin d’une secrétaire juridique, tu voyagerais, tu serais bien payée et il n’est pas franchement tyrannique avec ses employés » Je devais reconnaître que Meluzine n’avait pas du tout des mauvais goûts. Pour ça je sais que je peux lui faire confiance. Et le reste de la description engendra un sourire. « Alors qu’est-ce que tu attends pour me le présenter. » Je commençai à rire. « Avec une telle description c’est difficile d’y résister. Je dois même reconnaître que ça fait rêver. » Il ne faut vraiment pas grand-chose pour rendre une fille heureuse en fait. Mais je doute que sur le long terme tous ces petits détails soient vraiment suffisants pour le bonheur. « Je pense que je vais t’accompagner. Ça ne peut pas me faire de mal de quitter un peu ses murs et de profiter de la vie. » Ce n’était pas dans mes habitudes de foncer de la sorte mais il serait temps que j’arrête de réfléchir et de me poser mille et une questions pour rien. « Et sinon … On goutte ce que tu nous as préparé ? » Je me lève immédiatement après elle pour rejoindre la cuisine. « Tu veux bien mettre la table ? » J’avais juste oublié ce petit détail alors que j’avais eu le temps de le faire. Il ne me fallut pas longtemps pour que la nourriture soit dans nos assiettes. « Un verre de vin ? »