+ Feral Hearts — ft. Cole Leary

Ferals hearts — Cole/Andrew

J’avais passé une journée plutôt banale. Depuis mon retour à Londres, j’avais eu le temps de prendre mes marques, et de bien m’ancrer dans cet hôpital qui m’offrait un bureau. Je n’étais jamais seul, et l’ambiance était plutôt sympa. Je n’ai pas encore eu de cas particuliers, sauf une petite vieille qui m’a lourdement « dragué », si l’on peut dire que des clins d’oeil et des mains un peu baladeuses sur le torse pendant l’auscultation comptaient. Autant dire que je me suis dépêché de finir. Je ne l’ai pas revu, tant mieux. A tout les coups, si elle est malade, c’est chez moi qu’elle va venir. Vous êtes bien charmant ! Qu’elle m’avait dit en partant. Merci bien, mais aussi jeune pourrait-elle être, elle n’était pas mon genre du tout…

Bref, après cette journée plutôt calme au boulot, j’ai décidé de sortir. Avec le nombre de bar dans le quartier où je me rendais, j’avais l’embarras du choix. Je pouvais choisir, bar gay ou mixte. J’allais parfois dans les boites gay, mais étonnement, j’ai trouvé plus de conquêtes dans les bars prétendus « mixtes » ou hétéro… Il y a plus de refoulés qu’on ne le pense, visiblement. Puis j’aimais bien ça, ça mettait du challenge… C’est toujours plus excitant quand la personne craque, les ébats sont fougueux, j’adore ça.

Je m’étais donc rendu dans un bar de base, bonne ambiance, bien peuplé, filles comme garçons d’ailleurs. Je m’étais mis au bar, et avait commandé un petit cocktail de chez eux. Oui, bon, ça faisait pas très bonhomme, mais j’avais pas envie de siroter du whisky cette fois-ci. Un bon p’tit mojito, et c’est reparti ! Je connaissais bien le serveur, j’étais plutôt à l’aise ici. Je regardais autour de moi, je faisais le loup solitaire, qui matte en speed. Y avait des beaux p’tits lots… Autant dire que dans ce genre de bar, c’est les nanas qui venaient m’aborder. J’ai discuté avec deux trois d’entres elles, qui étaient venus boire leur sex on the beach en me faisant les yeux doux. Bon, j’avais juste répondu à ça, sans trop montrer d’intérêt pur et dur. Elles gloussaient, elle étaient contente, puis j’ai fini par me barrer en terrasse avec mon troisième mojito un peu plus serré.

Il faisait bon en cette période de l’année, et on commençait à étouffer à l’intérieur. C’est alors heureux de porter ma petite chemise blanche cintrée et ouverte de quelques boutons sur le torse, que je sortais, regardant autour de moi pour chercher une petite table de libre. Aucune. Mais une d’entre elles était comment dire… Bien fournie.

J’étais pas du genre à attendre qu’on vienne me draguer, quand je vois un beau mec, maintenant je fonce. Alors certes, je n’assume pas OFFICIELLEMENT le couple, mais quand il s’agit d’être libre, là, ma gène s’envole, bizarrement… Allez savoir pourquoi. Peut-être que c’est le côté officiel qui me gène ? Pourtant… Y a pas tant de différence à ça. Enfin bref. Je regarde la table, je tente. Le gars est plutôt mignon, il a un air sage, mais j’suis sûr qu’il est loin de l’être. Gay, je sais pas… Mais la curiosité, j’avais l’habitude de l’attiser. Je lui souris, légèrement enjôleur sans trop en faire, avant de m’asseoir en face de lui, sur la petite table à l’extérieur.

— Salut. J’vois qu’t’es tout seul, ça t’dérange pas que j’me mette ici ?

Je m’assois, l’air décontracté, la vue bien plongeante sur son vertigineux décolleté de mâle entretenu, avec un petit sourire sur les lèvres. Je dépose mon verre, et je sors mon paquet de cigarette de ma poche. Mes yeux enjôleurs remontent parfois sur lui… J’sais pas depuis combien de temps il est là. Mais il était sûrement temps, vu l’heure, d’attaquer, si j’voulais pas rentrer seul ce soir.

Il faisait nuit dehors, mais l’ambiance du bar mettait de la joie dans la rue.

— J’m’appelle Andrew, fis-je en buvant une petite gorgée de mon verre.

C’était un peu à mes risques et périls de tenter d’aborder un mec comme ça, dans un bar mixte. J’pouvais bien me faire jeter, mais son p’tit visage valait bien l’coup…  
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Ferals hearts — Cole/Andrew

Effectivement, je m’étais assis bien avant d’avoir sa réponse, et j’y comptais bien, de toute façon, qu’il dise oui ou non. Sa réponse ne se fit pas attendre, il semblait avoir de la répartie le p’tit gars… Un petit sourire étira mes lèvres, alors que je l’entends se présenter, comme résigné. Ca m’amusait, je n’avais pas tant que ça l’impression de gêner. J’avais confiance en moi, à ce niveau là…

Je ne l’avais jamais vu dans le coin, du moins, depuis le temps que je fais la tournée des bar assez régulièrement, je n’avais jamais aperçu son joli minois. Parce que ouais, j’vais pas me mentir, il était plutôt mignon, et m’avait un peu tapé dans l’oeil, c’est pour ça que j’étais attablé en face de lui, d’ailleurs. J’y allais un peu au feeling, quand je draguais. Quand je le sentais bien, j’y allais franco, direct, et je tournais pas autour du pot, en général. J’étais loin du stéréotype d’homme coincé qu’un médecin pouvait représenter, d’ailleurs. La vie et le boulot, c’était carrément différent pour moi, comme une double vie. Même si parfois, j’avoue, il m’est arrivé de faire des folies dans mon bureau… Mais chut. Personne doit savoir ça.

— Enchanté, Cole, dis-je en appuyant un peu sur son nom, croisant mes jambes en m’adossant bien à la chaise.

Je sors tranquillement une cigarette de mon paquet, la mettant entre mes lèvres, et sortant ainsi mon briquet, également, pour l’allumer, détendu. Il eut le temps de souffler sa première bouffée, avant que l’homme ne le traite de « petit joueur ». Il ne savait pas sur qui il était tombé…

— J’aime être lucide quand j’drague. Ca m’évite d’me retrouver avec n’importe qui dans mon pieu…

Je lui sourit, enjôleur, levant la main et interpellant la jeune serveuse qui passait par là, l’air un peu embarrassée et dépassée par tout ce monde. J’étais un tout autre Andrew, celui que peu connaissaient. Un dragueur, rentre-dedans, qui n’avait aucune honte et aucune angoisse à ce sujet. Ma double-vie, bien comme je l’aimais.

— La même chose que ce gars, là, fis-je en pointant le verre. Elle saura bien en voyant les dépôts, ainsi que son addition. Et re-servez-lui la même. C’est pour moi.

J’avais l’air sûr de moi, il ne fallait pas me traiter de petit joueur, il ne savait pas à qui il avait à faire… Et moi non plus, visiblement.

— Mais maintenant qu’j’suis rentré dans le jeu, ça m’dérange pas.

Mon petit sourire un peu mesquin mais dragueur ne me quittait pas. Je me fichais bien de qui j’avais en face de moi, je n’allais pas lâcher l’affaire comme ça, surtout après ce qu’il m’avait dit. La serveuse ne tarda pas, et nous apporta nos deux verres, les plaçant devant nous. Je posa ma cigarette, attrape le verre, et le tends, pour trinquer.

— A la tienne, fis-je en lui faisant un clin d’oeil, avant de prendre mon verre, et de le vider… Cul-sec.

Wow. C’était un peu fort cette merde… Ca me brûlait la gorge. Mais bordel, ça m’avait réveillé. Je fis mine de rien, en posant mon verre, le claquant sur la table.

— Putain, toi t’en es pas un, de p’tit joueur, dis-je en souriant, sentant quand même la sensation d’alcool vite monter temporairement. Mais j’adore ça.
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Ferals hearts — Cole/Andrew

Il est vrai que je n’étais pas du genre à me mettre des barrières, en ce qui concernait la séduction… Quand je voulais, j’allais, et je prenais ce qu’on acceptait de m’offrir. Et en général, je ne me heurtais pas à un refus… Jamais. Comme si je sentais que ma « proie » était la bonne. A croire qu’on l’a vraiment, ce ‘gaydar’, au final. Enfin en ce qui me concerne, j’ai sûrement couché avec plus d’hétéro curieux ou d’homo non assumé que de véritables gays. Mais j’aimais bien ça, en fait. J’me demande même si j’avais pas une petite préférence pour ces mecs là, qui sont tentés, comme ça, une fois, ou ceux qui se refoulent, mais que j’arrive à faire craquer… C’était foutrement sexy, ce genre de situation.

Et au moins, j’le faisais rire… C’était un bon début. Mais j’étais honnête, dans ma phrase… Draguer, commencer dans la lucidité… Et pourquoi pas continuer dans la décadence et l’excès. Vivre la vie comme ça… Putain que c’était bon.

— Ta p’tite gueule d’ange, comme tu dis, elle vaut l’coup, sinon j’serais pas là… et j’irais mater des meufs en bikini.

J’étais ironique, bien entendu, mais c’était une manière de dire que sa petite face d’ange m’était bien plus intéressante qu’une quelconque nana en bikini. Le corps féminin était beau, je ne pouvais le nier, mais au delà de ça, je n’avais jamais éprouvé d’attirance envers lui. Je préférais largement le corps d’un homme… Oui, bon, j’vais pas vous expliquer ce que c’est d’être gay.

Qui me dit que j’avais une chance ? Rien, c’est vrai. Ou alors juste mon instinct…

— Pas besoin qu’on m’le dise… J’le sais, fis-je, confiant, sans aucun doute.

Qu’il attende de voir c’que j’ai sous la chemise, et il les oubliera vite, ses meufs en maillot…

J’avais reposé mon verre sur la table en l’y plaquant carrément. Ce truc déchirait, mais wow, j’allais planer rapidement à ce rythme, même si je supporte bien l’alcool. Ce fut comme un bon point, puisque le dénommé Cole affirma que oui, j’avais peut-être mes chances. Je souris, en coin, en le regardant, les yeux pétillant de malice.

— J’te l’avais dit… Et encore, t’as pas tout vu.

Le regard emprunt de mystère, je regarde son verre, plein. Toutes ses choses qu’il n’a pas vu… Il fallait qu’il vienne les chercher, et effeuiller pour trouver ce qui l’attends réellement.

— Tu comptes me r’garder me soûler ou tu m’accompagnes ?

J’hèle la serveuse de nouveau. Je lui recommande un cocktail, mais un autre, cette fois-ci, choisi un peu au hasard. J’vais pas finir déglingué de suite… ‘fin, même si le premier cocktail m’a déjà un peu retourné la tête, j’avoue. J’avais chaud au tempes.

— Tu vas pas regretter d’me donner ma chance.
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