"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (Hospital) "Pourvu qu'on soit les seuls dans cet ascenseur" [Howard & Joan] 2979874845 (Hospital) "Pourvu qu'on soit les seuls dans cet ascenseur" [Howard & Joan] 1973890357
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(Hospital) "Pourvu qu'on soit les seuls dans cet ascenseur" [Howard & Joan]

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() message posté Mar 4 Avr 2017 - 17:24 par Invité

   
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feat : Joan & Howard

   
   C'était mardi et c'était donc l'heure de son rendez-vous hebdomadaire chez le psychiatre. Howard avait passé plusieurs mois en institution psychiatrique avant d'être réclamé par son père pour qu'il revienne travailler au manoir. On avait besoin de son professionnalisme et de ses services, et s'il n'avait pas été aussi doué dans son travail, il serait peut-être encore aujourd'hui en train de pourrir dans sa chambre ridiculement minuscule, en pyjama d'hôpital. C'était ça le deal : on le sortait de l'asile s'il acceptait des rendez-vous réguliers chez monsieur Fawkes pour l'aider à lutter ardemment contre ses différentes névroses qui lui handicapaient son quotidien.

En sortant du manoir familial où il bossait (et que de manière générale, il ne quittait jamais), Howard demanda au chauffeur de le conduire jusqu'à l'hôpital d' Hammersmith où son médecin exerçait. Ses parents avaient payé le meilleur psychiatre de tout Londres pour que la honte de la famille qui leur servait de fils unique soit vite guérit, c'est pour cela qu' Howard ne pouvait pas faire autrement que d'affronter sa phobie sociale en se rendant chaque semaine dans un hôpital bondé de monde. En grimpant à l'arrière de la voiture aux vitres légèrement teintées, Howard avait la boule au ventre. Il n'avait jamais conduit une voiture, mais il connaissait la route par cœur, chaque rond point, chaque virage qui le séparait de son bourreau de docteur de la tête. Les consultations le terrorisait parce qu'il craignait que Monsieur Fawkes pose trop de questions, insinue, soulève une nouvelle problématique, titille une nouvelle faiblesse, ou tout simplement, lui serre la main pour l'habituer aux codes sociaux simples et routiniers. Chaque séance c'était comme d'ouvrir la boite de pandore de son cerveau et laisser toutes les plaies de l'inconscient ensevelir la totalité du beau bureau prétentieux. Un coup de frein à main brusque :

« Nous y sommes, jeune Monsieur Taylor ! Je passe vous reprendre tout à l'heure ! ».

En effet, il y était... L'immense bâtisse ressemblait au mieux à une gare au pire à... - Il soupira- Un asile psychiatrique ! Après avoir pris une grande inspiration, il poussa le petit portillon et pénétra dans le gigantesque hall grouillant de malades et de blouses blanches. Son père était connu ici, il venait souvent récupérer des corps pour faire gonfler le chiffre d'affaire de l'entreprise familiale. Ces gens, Howard allait fatalement en embaumer quelques uns. Ici ça sentait comme chez lui : la mort, la décomposition, le cancer, l'écume des larmes. Il ne fallait surtout pas qu'il s'attarde, il avait rendez-vous ! Le but du jeu était bien évidemment d'éviter au maximum la foule et le contact physique, il avait le choix entre l'escalier ou l'ascenseur... Ouais, c'était comme de choisir entre la peste et le choléra quand il avait rendez vous au neuvième étage ! Dieu avait du lui ouvrir la voie ce matin là parce que personne ne semblait s'engouffrer dans l'immense ascenseur qui attendait les gens à bras ouverts. C'était sa chance, s'il courrait assez vite, il pourrait peut-être se retrouver seul. Il se jeta dedans, le sang tambourinant dans les veines de ses tempes, mais au moment où il ferma les portes, une jeune femme s'infiltra par l'embrasure… Échec !

« Bonjour.... », bredouilla Howard en fixant ses chaussures cirées. « Quel étage ? », demanda-t-il poliment en appuyant instinctivement sur le neuvième où il avait rendez-vous. En replaçant une mèche de ses cheveux au carré derrière son oreille, il activa le bouton de l'étage que voulait atteindre la demoiselle brune, dont l'âge devait plus au moins tabler dans la génération du jeune homme. Gêné et silencieux, il laissa l’engin gravir quelques étages pendant qu'il jouait nerveusement avec ses mains croisées. Quatrième étage, voilà que l'ascenseur stoppe. Il mordit s lèvre d'angoisse, il sentait bien que les portes allaient s'ouvrir d'une seconde à l'autre et qu'un flot de malades allait se ruer près de lui. Il frissonna d'horreur par avance, mais les portes restèrent immobiles. Il arqua un sourcil quand une petite sonnerie retentit, et fut carrément pris de panique quand une légère secousse ébranla la cabine. Il déglutit difficilement et lança un regard alarmé à la jeune femme.

« Est-ce que... Est-ce que c'est ce que je crois ? »
, bredouilla Howard dont la vision se brouilla à force d'imaginer les pires situations qu'il pouvait subir à partir de maintenant.

   

   
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() message posté Jeu 13 Avr 2017 - 23:17 par Invité
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Joan & Howard
Le problème avec les troubles psychiatriques, étaient qu’ils ne disparaissent jamais réellement. Toute sa jeunesse, elle avait vécu avec des problèmes d’humeur qui la rendait très lunatique. A un moment elle était contente puis il suffisait un battement d’aile de papillon pour que son monde s’effondre. L’inversement était vrai aussi, elle n’avait pas le morale et d’un coup elle avait l’énergie de milles hommes. Ces sautes d’humeur étaient déjà compliqué mais en plus elle n’arrivait pas à savoir qui elle était, comme si sa propre personne lui était inconnu, un véritable mystère. Elle aimait tout et rien à la fois avec l’impression atroce qu’un trou béant lui rongeait le coeur et l’âme.
Ce n’est que lors de sa vingtaine, après un moment compliqué de sa vie qui la conduit en hôpital psychiatrique, qu’un médecin lui diagnostiqua un trouble de la personnalité borderline. Le choc du diagnostic fut dur mais au final, Joan se sentit soulageait, elle allait enfin recevoir les médicaments adaptés à son handicap. Le traitement lui faisait un bien fou en apaisant ses tumultueuses humeurs tout en ne dénaturalisant pas qui elle était, bien que cette question restait encore assez floue dans sa tête.

Aujourd’hui elle avait un rendez-vous avec son psychiatre le Docteur Schumer, rien de particulier, seulement son rendez-vous hebdomadaire pour parler des petits tracas et des grandes interrogations du moment. Elle adorait son médecin qui lui avait été recommandé par celui qui l’avait suivit en hôpital, le seul hic c’est que ce dernier exercé aussi en hôpital et Joan détestait l’hôpital. Ce genre de lieu lui donnait envie de vomir, principalement à cause de l’odeur de mort et de produit d’hygiène. Pour couronner le tout, ce n’était pas un simple hôpital mais bien un asile de fou. Oui, elle aussi elle était malade, mais ce n’était pas pour autant qu’elle avait particulièrement envie de fréquenter des gens en piteuse état pire qu’elle ou des personnes qui lui rappelaient dans quel état elle fut un jour.
Comme à son habitude, Joan était en retard. Elle entra dans l’immeuble en marchant très rapidement, elle n’allait pas courir non plus, par chance un ascenseur s’apprêtait à monter, elle réussit à s’engouffrer dedans juste à temps. L’homme qui s’y trouvait déjà semblait être particulièrement stressée, il arriva cependant à articuler la formule de politesse de tout gens bien élevé. « Bonjour » lui répondit-elle en lui souriant. « Huitième s’il vous plait ».  Elle dévisagea le plus discrètement possible l’homme. Il était particulièrement bien habillé, assez élégant, il devait sans doute venir d’une famille bourgeoise. Cependant ses vêtements sentaient comme l’hôpital, la même odeur des produits qu’on utilisait ici, peut-être était-il hospitalisé ici? Mais il ne semblait pas avoir de bracelet d’hospitalisation à ses poignets.

Joan n’eut pas le temps de trop réfléchir sur qui était cet homme étrange.  A peine le quatrième étage franchit, qu’un bruit ébranla la cabine qui fut suivit d’une secousse et une sonnerie retentit. Joan devint livide, il n’y avait rien de pire que de rester coincé dans un endroit clos qui pouvait se décrocher à tout moment. Du moins c’est ce qu’elle supposait, à force de faire des films d’horreur, la moindre chose devenait une possible scène de mort. D’ailleurs son voisin ne semblait pas du tout rassuré par la situation. « Je.. heu suppose que oui? Mais on est dans un hôpital, les secours ne devraient pas tarder. » Hélas, ils ne savaient pas encore ce qui les attentaient…

Dans l’hôpital, tout le monde s’agitait, le générateur principale avait lâché et le second avait prit le relais. L’établissement étant petit, ce second générateur ne prenait en charge que les urgences vitales et quelques portes, ce qui veut dire que beaucoup de porte ne fonctionnait plus, certaines lumières non plus et que les grands malades étaient tous énervé et apeuré par la situation. Tout le personnel hospitalier était débordé et personne n’avait le temps de vérifier qui était dans l’ascenseur ou tout simplement si quelqu’un était dans l’ascenseur.
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() message posté Ven 14 Avr 2017 - 13:44 par Invité

 
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Voiiiiilà ! Après-tout il fallait bien que ça arrive un jour, non ? Ça ressemblait à une blague de bien mauvais goût, se retrouver coincé dans un ascenseur avec une jolie fille. Si Howard Taylor avait eu plus d'un ami, ils auraient tous été jaloux de lui c'était certain, mais là il ne la menait pas large ! Prisonnier d'un monstre de fer avec un autre être humain, cela ne faisait pas partie des projets ou des fantasmes de l'anglais, alors quand la jeune dame confirma ses angoisses, il respira bruyamment.

« Je.. heu suppose que oui? Mais on est dans un hôpital, les secours ne devraient pas tarder. »

Bon c'était de sages paroles, des paroles censées. Howard se répétait sa phrase en boucle pour que son cœur faible continue d'alimenter les circuits. Il imaginait un peu trop bien l'agitation derrière ces portes blindées, la bande de fourmis affolées qui se marchaient dessus en hurlant, et ses jambes faiblirent, si bien qu'il du trouver un point d'équilibre contre le mur de l'ascenseur.

« Oui... Oui... Vous avez raison. Oh Seigneur... », souffla-t-il au bord du malaise. Il joignit ses deux mains, ferma les yeux, et pria Dieu en silence d'ouvrir ces fichues portes. Il ne savait pas bien si c'était dans les fonctions du Tout Puissant de réparer les circuits électriques, mais il aurait tant aimé que oui ! Qu'est-ce qu'il avait encore fait pour mériter ça ? Bordel ça lui revenait maintenant ! Il avait laissé Angus, son chauffeur, écouter un morceau de R'n'b dans la voiture... ça devait être ça ! Pauvres tympans... Bon... Il devait se calmer. Allez Howard, tiens toi droit comme on t'a apprit, donne toi un peu d'allure, et souvient toi bien de comment faire pour respirer, tout devrait bien se passer.

« Je m'appelle Howard Taylor », biiiiien ! Technique de sociabilisation numéro une enclenchée, le travail avec le docteur Fawkes portait ses fruits. Comme il craignait qu'elle ne tende sa main pour se présenter à son tour, Howard enchaîna rapidement.

« J'ai l'impression que nous nous rendions au même service... J'en suis navré pour vous ! », plaisanta faiblement Howard en retroussant un petit sourire timide. On est d'accord, l'école du rire ne lui ouvrait pas les bras, mais c'était déjà un début.

« Mais.... ça fait longtemps que vous venez ici ? », tentative désespérée pour alimenter la conversation plutôt que de retrouver le silence pesant que deux personnes pouvaient laisser planer dans un espace confiné.  Howard adorait le silence et le calme, mais uniquement que lorsqu'il était seul, car ce genre de phrases en suspens lui rappelait lorsqu'il devait travailler auprès de son Père sur un défunt. Ce silence qui en dit long, ce silence qui juge et qui étouffe, il ne le supportait plus.

« Vous pensez qu'on va s'en sortir vivant un jour ? », demanda Howard en plaisanta à moitié, pas franchement rassuré non plus. « On va finir par consommer tout l'oxygène de la cabine si ça trouve, et on va mourir de faim... Je vous avertis, je vous déconseille vivement de me manger, la date de péremption est sans doute passée depuis des lustres ! », valait mieux entendre ça que d'être sourd... Quoique...

 

 
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() message posté Ven 14 Avr 2017 - 18:09 par Invité
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Joan & Howard
La cohue extérieur retentissait à peine dans leur cage de métal. Seul quelques bruits sourds de cris et  de sirène parvenaient à l’intérieur, rien de bien rassurant. Son compagnon d’infortune semblait être le plus paniqué des deux, Joan n’était pas bien rassuré mais elle essayait d’être rationnel. L’hôpital ne pouvait pas décemment oublier deux personnes coincées dans un ascenseur et venu ici pour des problèmes psychiatriques, cela serait vraiment un manque de professionnalisme grave.
L’homme avec elle tenta de se raisonner puis se mit à prier le seigneur. Il ne manquait plus que cela! Joan était très tolérante vis à vis des religions, sa mère était juive, son amie d’enfance musulmane, elle ne croyait en rien mais le problème ne venait pas de là. « Excusez-moi mais vous pouvez arrêter de prier? La religion ne me dérange pas mais généralement les gens font ça quand ils vont mourir… C’est très stressant! » dit-elle au bord de la panique. Les seuls images qu’elle avait en tête de personne se mettant spontané à prier, étaient des cas de personne durant des crash d’avions, après l’attentat à Paris ou celui de New-York, durant leur propre attentat aussi, bref que des histoires de mort horrible et tragique.

Un petit silence se fit jusqu’à ce que le jeune homme se releva pour se présenter. Howard donc. « Ravie de partager ce traumatisme avec vous Howard, je m’appelle Joan Rosebury » dit-elle en amorçant un mouvement de bras dans le but de lui serrer la main, visiblement le contact physique n’était pas son truc et elle continua à l’écouter, remettant son bras contre elle. Visiblement, il commençait à se détendre en quelque sorte vu qu’il se mettait à faire de l’humour qui fonctionna bien sur Joan. « Effectivement. Au moins on aura des choses à raconter lors de notre prochaine session » Il enchaina et la conversation commença à se faire. « Oui depuis un petit moment déjà, j’ai été hospitalisé il y a plusieurs années et depuis je viens ici une fois par semaine en général. Et vous ? Vous avez aussi votre carte de fidélité? » Au moins, les deux parlaient, la situation aurait pu être beaucoup plus tendu si chacun restait dans son coin. La jeune femme aimait parler et encore plus lors des situations stressantes. Heureusement que cet Howard semblait se révéler plus bavard qu’au premier abord.
Bon elle préférait qu’il ne parle pas de mort et de survis, m’enfin bon. « J’espère bien! Il manquerait plus qu’on meurt comme des cons dans un ascenseur, dans un hôpital en plus! Vous imaginez? On ferait les gros titres de tout les journaux comme la mort la plus conne de la saison. Puis j’ai même pas finis la dernière saison d’American Horror story, faut pas déconner! » Joan s’enerva légèrement à la pensée de mourir après tout ce qu’elle avait vécu, le destin ne pouvait pas être aussi désagréable! Puis très clairement ce n’était pas Dieu qui la punissait vu qu’elle était avec un fervent croyant. Remarque, si elle devait mourir, elle devrait peut-être se convertir dans le doute. Elle n’avait pas spécialement envie de passer l’éternité en enfer. Howard continua dans sa paranoïa avec l’histoire de l’oxygène. En vrai c’était une bonne question, est-ce que l’air se renouvelait ici? « C’est une bonne question ça! En tout cas je ne me remercierais jamais autant d’avoir bouffer une boite entière de beignet! D’ailleurs je pense que je vais faire ça tout les matins si jamais je dois me retrouver dans ce genre de situation… » Elle s’arrêta un moment, s’affala sur le sol, ce qui créa une petite secousse et commença à fouiller frénétiquement dans son sac. Elle en sortit une bouteille d’1/2 litre d’eau, quelques chewing-gum à la menthe spéciale blancheur, deux/trois bonbons au caramel et un stick de baume à lèvre aromatisé à la cerise. « Bon, j’ai que ça pour survivre. A notre mort on aura les dents blanches et les lèvres pulpeuse au moins… » Elle regarda un moment sa maigre récolte étalé sur le sol tout en se calant dans un coin de l’ascenseur. « Et toi, tu as quoi? ça te dérange pas que l’on se tutoie? J’aime pas vouvoyer les gens avec qui je vais peut-être mourir » elle le dit sur le ton de la blague mais en réalité, les bons mots et autre drôlerie pouvaient sortir de leur bouche à tout les deux, ils étaient terrorisés. Joan commençait à avoir le teint blafard et des gouttes de sueur apparaissait sur son front. « Tu crois vraiment qu’on risque de manquer d’oxygène? »

D’où d’un coup un éclair de génie lui traversa l’esprit. « On a pas appuyé sur la cloche!!! La cloche jaune!! » Elle se leva avec précaution, s’approcha des boutons de l’ascenseur et appuya sur l’alarme et là … Rien, absolument rien, l’alarme ne fonctionnait pas. « Nan mais c’est pas possible! L’alarme fonctionne pas mais on a de la lumière ici?! Cet hôpital c’est de la merde » dit-elle en boudant tout en allant se rasseoir. « Au moins on a pas une petite musique agaçante dans les oreilles. »
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() message posté Mar 18 Avr 2017 - 16:30 par Invité
[spolier] Trop mimi ton nouvel avatar ! (Hospital) "Pourvu qu'on soit les seuls dans cet ascenseur" [Howard & Joan] 1303875830[/spoiler]


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Dans ces instants de panique totale, le mieux encore à faire selon Howard était de prier. Oh trois fois rien, pas de quoi pavoiser, il ne disait pas une messe à toute une assemblée de fidèles, mais... Les quelques mots qu'il murmura discrètement eurent le don de mettre mal à l'aise la jeune dame.

« Excusez-moi mais vous pouvez arrêter de prier? La religion ne me dérange pas mais généralement les gens font ça quand ils vont mourir… C’est très stressant! »

… Elle au moins, elle avait le chic pour lui rabattre son caquet dans les règles de l'art ! Si l'anglais n'avait pas été si ébahit, il l'aurait sans doute applaudit ! Les yeux ronds comme une carpe hors de l'eau, Howard scruta la demoiselle d'un air naïf et désolé. Cette fille c'était Joan Rosebury, au moins maintenant, le jeune homme pouvait mettre un nom sur le visage d'une femme qui était nerveuse vis à vis de la religion. Il ne savait pas bien si ça l'enchantait, mais il acquiesça poliment pour ne rien laisser paraître. Il y eu un silence particulièrement pesant pendant lequel il se demanda ce qu'une fille aussi dynamique et pimpante faisait dans un endroit pareil. Howard été habitué au calme, à l'empathie, à la désolation et Joan agissait sur ses nerfs comme une ampoule qui grésille dans une lampe. Il était angoissé (doublement angoissé) par cette présence dont le comportement était diamétralement opposé à ses propres codes sociaux. Il lui posa donc la question qui lui brûlait les lèvres, et la réponse l'étonna d'autant plus.

« […] J’ai été hospitalisé il y a plusieurs années et depuis je viens ici une fois par semaine en général. Et vous ? Vous avez aussi votre carte de fidélité? »

Bah mince alors...

« Puis-je me permettre de vous demander les raisons de votre hospitalisation ? Comme on est bloqués ici, autant discuter... », la curiosité était considérée comme un dangereux péché chez les Taylor, mais il fallait bien dissiper ce malaise qui le rendait fou.

« Mais... Vous avez rendez-vous au huitième, vous êtes sûre ? Non parce que, loin de moi l'idée de vous contredire, mais les huitième et neuvième étages sont réservés à la psychiatrie et non à la rééducation... », ses hypothèses et ses insinuations allaient peut-être un jour finir par lui causer des soucis.

« Je veux dire... Je pensais, enfin ??? J'imaginais que ceux qui avaient besoin de consultations dans ce service étaient tous... Enfin, comme moi... Vous n'avez nullement l'air d'en avoir besoin... Pardonnez-moi c'est sans doute ridicule comme raisonnement, c'est l'angoisse là, ça... ça ne me réussit pas tellement... », bredouilla Howard en rougissant plus que d'habitude, et en cherchant des yeux une trappe pour s'évader, comme dans les films.

« Pour répondre à votre question, je viens ici depuis un petit moment oui... J'en ai même oublié la date de ma première consultation. Je dirais que ça se compte en années... », ajouta-t-il l'air un peu déconfit. Disons que s'il y avait réellement eu un système de fidélisation, il aurait sans aucun doute fait parti des VIP, ceux avec la carte jonchée de tampons de couleurs, à faire rager tous les névrosés de Londres ! Bon... Par contre le temps commençait à prendre son temps justement, et l'angoisse reprenait. Joan s'énerva un peu, également impatiente.


« [...] Il manquerait plus qu’on meurt comme des cons dans un ascenseur, dans un hôpital en plus! Vous imaginez? On ferait les gros titres de tout les journaux comme la mort la plus conne de la saison. Puis j’ai même pas finis la dernière saison d’American Horror story, faut pas déconner! »

… Howard n'avait aucune fichue idée de ce qu'était la série American Horror Story, par contre il avait relevé que Joan avait employé l'injure « con » à deux reprises dans sa phrase. Il cligna des yeux trois fois, un peu bousculé par son langage, avant de se faire violence et d'imaginer qu'en présence d' Edgar, il aurait eu droit à un vocabulaire tout aussi fleuri !

« J'avoue que si on pouvait éviter les gros titres ça m'arrangerait... J'ai eu ma dose... », bredouilla Howard en regardant ses pieds. « Quand on y pense... C'est assez ironique. Je viens souvent ici pour récupérer des cadavres, et peut-être que c'est le mien qu'on trouvera un de ces quatre dans cet ascenseur ! », il retroussa un sourire en se rendant compte que sa phrase pouvait être carrément mal interprétée si la jeune femme n'avait jamais entendu parlé de la réputation de sa famille. « Oh euh... Non, je ne suis pas un criminel psychopathe qui a rendez-vous chez son psychiatre référent hein, je... Je suis thanatopracteur de profession, d'où ma phrase ! Et toi, tu fais quoi dans la vie?»... Son sens de l'humour l'affligeait complètement, il se fatiguait tellement qu'il poussa un long soupire, avant de se rappeler qu'il devait économiser l'air. Visiblement, Joan n'était pas plus experte que lui sur ce sujet : allaient-il oui ou non manquer d'air ?

« C’est une bonne question ça! En tout cas je ne me remercierais jamais autant d’avoir bouffer une boite entière de beignet! D’ailleurs je pense que je vais faire ça tout les matins si jamais je dois me retrouver dans ce genre de situation… »

Le simple fait d'imaginer la boite de beignets lui soulevait le cœur, alors les manger, pas question ! Howard n'était pas gourmand, il ne l'avait jamais été, d'aussi loin qu'il se souvenait. Sa mère avait souvent rouspété pour qu'il termine son assiette à table, cela pouvait durer des heures avant que son père ne prenne le relais...

« J'ai la chance d'être très rarement affamé... Mais c'est une bonne chose pour mon équilibre mental que je n'entende pas constamment vos abominables gargouillements d'estomac en cas de mort imminente... », plaisanta Howard qui d'un seul coup écarquilla les yeux quand Joan s'assit en faisait basculer un peu la cabine. Bon sang, il allait peut-être la tuer avant qu'elle utilise tout l'oxygène si ça trouve si elle continuait de faire trembler l'ascenseur ! Elle sorti de son petit sac quelques friandises, des produits de beauté et une bouteille d'eau qui n'épancherait sans doute pas deux soifs !

« Bon, j’ai que ça pour survivre. A notre mort on aura les dents blanches et les lèvres pulpeuse au moins… »

Quel soulagement... !... Ce n'était peut-être pas le moment idéal pour lui avouer qu'il lui arrivait très souvent de badigeonner les lèvres des défunts avec ce genre de produits avant la présentation à la famille.

« Oh c'est un minimum ! », s'exclama-t-il en réprimant un frisson d'horreur en imaginant partager un baume à lèvres.

« Et toi, tu as quoi? ça te dérange pas que l’on se tutoie? J’aime pas vouvoyer les gens avec qui je vais peut-être mourir »

« Moi ? », répéta Howard en se pointant du doigt. Il épousseta d'une mains les plis de son joli costume bleu et haussa les épaules. Il sorti de la poche intérieur son porte feuille en cuir noir.

« Hum... Une carte de visite en carton pour rouler un joint, ça compte ? J'veux dire... Quitte à mourir et gaspiller l'oxygène autant être stone ! », ça se tenait...

« Trêve de plaisanterie, j'ai rien du tout... J'ai la sensation que c'est la réponse que tu attendais... », plaisanta Howard qui s'était assez naturellement fait au tutoiement... Par contre c'était aussi le moment où il devait arrêter d'utiliser l'humour comme moyen de défense, parce que Joan avait l'air aussi paniqué que lui maintenant.

« Tu crois vraiment qu’on risque de manquer d’oxygène? »... Bonne question ! Il se posa sincèrement la question, il imaginait qu'au bout d'un certain temps la situation pouvait devenir critique, mais certainement pas au bout de quelques heures, ils avaient encore de la marge... Fallait juste ps trop que ça tarde. Ils n’avaient pas de réseau ici, et il ne pouvait pas joindre son père, c'était surtout ça l'angoisse. Il s'imaginait déjà la correction qu'il allait recevoir en arrivant en retard tout à l'heure... Il n'avait pas vraiment peur de mourir, il craignait surtout de ne pas avoir vécu la vie qu'il aurait aimé vivre. Il avait encore tant de choses à faire qu'il gardait pour plus tard, sous le coude dans un coin de son imaginaire, c'était trop tôt pour partir. Il se perdit dans ses réflexions lugubres quand soudain, Joan se releva.

« On a pas appuyé sur la cloche!!! La cloche jaune!! », vrombit-elle en appuyant sur le fameux bouton.

« Nan mais c’est pas possible! L’alarme fonctionne pas mais on a de la lumière ici?! Cet hôpital c’est de la merde », maugréa-t-elle avant de retourner s'asseoir dans son coin, boudeuse.  « Au moins on a pas une petite musique agaçante dans les oreilles. ».

C'était trop beau pour être vrai ! Ceci dit... C'était pas plus mal que ça ne fonctionne pas car ils auraient été bien... « cons », bon, c'était une injure, mais là ils pouvaient le dire ! Alors certes ils n'avaient pas de rengaine insupportable dans les oreilles, par contre... C'était au moment où Joan pesta contre l'électricité que la lumière s'éteignit d'un seul coup dans la cabine, en la plongeant dans l'obscurité la plus totale. Howard sursauta et souffla comme un buffle de grosses bouffées d'air comme s'il allait étouffer.

« Dis-moi... La théorie de l'ascenseur qui se décroche et s'écrase en bas c'est une légende aussi ou... », demanda Howard, qui commençait à sérieusement paniquer.


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() message posté Dim 23 Avr 2017 - 2:32 par Invité
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Joan & Howard
Voilà quelques longues minutes que les deux individus étaient coincé dans cet ascenseur. Loin d’être les prémices d’une rencontre amoureuse comme une comédie romantique, les deux compères se retrouvaient plutôt dans un thriller angoissant où la mort pouvait arriver à n’importe quel moment. Joan avait rapidement remarqué qu’Howard et les relations humaines faisaient visiblement deux, non loin de se considérer comme une experte, elle avait rarement vu quelqu’un d’aussi gêné. En même temps, la situation n’était pas propice à une totale décontraction.
Le jeune homme n’imaginait visiblement pas Joan avec des problèmes psychiatriques et il optait plutôt pour un accident quelconque qui lui demanderait de la rééducation. Regarder son nouvel ami se dépatouiller dans ses explications la fit rire doucement. « Il n’y a pas de soucis. ça me rassure de ne pas avoir une étiquette « folle furieuse » au milieu du front mais oui c’est bien des troubles psychiatriques que j’ai. Durant une période je me mutilais beaucoup puis j’avais des attitudes très étranges et extrême et paf plusieurs années plus tard je me retrouve avec un diagnostique : personnalité borderline. Et vous, votre soucis fait-il de vous un dangereux psychopathe? » Autant savoir si la personne avec qui elle était coincé, risquait de tenter de l’assassiner en plus.

Le temps avança, la discussion aussi. C’est là qu’elle failli s’étouffer, Howard venait de lui dire qu’il avait l’habitude de venir ici récupérer des cadavres. Joan pâlit légèrement se demandant si cet homme était un nécrophile en puissance voir un cannibale. Son expression dû inquiéter Howard car il clarifia de suite la situation, monsieur était thanatopracteur. « En gros tu récupère des cadavres que tu maquilles et prépare pour l’enterrement, c’est bien ça ? Je t’avoue je ne suis pas experte en relookage de mort. » par politesse ou par franche curiosité, il lui demanda qu’elle était son métier ce qui fit rire la jeune femme. Le type venait de prier quelques minutes plus tôt, il n’était clairement pas prêt à entendre la vérité. « Je travaille en partie dans l’empire de la pornographie » Elle regarda sa tête en retenant un rire « Je ne suis pas actrice par contre hein! Mais sinon c’est pas une blague. La boite de prod pour laquelle je travaille fait du cinéma B voir Z ou du porno. Je suppose que tu dois pas être notre plus gros client non? » D’habitude elle évitait de juger les gens au faciès mais là, cela lui semblait assez évident.

La conversation continua, contenu de leur cas, les choses se faisaient plutôt naturellement. Joan était contente d’avoir un coéquipier comme Howard, ce type était plutôt sympa malgré son apparence d’un autre temps, puis il faisait de l’humour et tout passe mieux avec humour. Au moment de l’inventaire de leur stock de survie, le jeune homme parla de joint ce qui fit pétiller les yeux de la jeune femme complètement accro à ce genre de drogue, la seule qu’elle ait testé par ailleurs. « Grave, autant mourir stone! Dommage que je n’ai pas de weed sur moi. » dit-elle naturellement sans vraiment faire gaffe à l’ironie d’Howard. « Un joint et un énorme plat de bouffe. Je tuerais pour un bagel. » dit la femme qui venait de se taper une boite de beignet même pas deux heures plus tôt. « Je ne sais pas comment tu fais pour ne jamais avoir faim, j’ai tout le temps faim et je ne grossis pas. Mon seul et unique super pouvoir. J’aurai adoré pouvoir contrôler l’eau ou le vent comme Tornade. Et toi, un fantasme particulier? »

La situation empira après que Joan ai tenté d’appeler les secours, la lumière s’éteignit. « Putain! Je crois que je nous ai porté malheur en parlant de la lumière » Dans le noir le plus complet, les deux jeunes riaient beaucoup moins. « Théoriquement il y a un frein mais après j’en sais rien. Suffit qu’un truc coupe un câble et on est mort. Il fait tellement noir en plus, on peut même pas chercher une nouvelle idée » A peine cette phrase finit qu’un énorme bruit sourd résonna dans la cage d’ascenseur. « C’était quoi ça? » Joan commença à paniquer et le bruit recommença. « Peut-être un appel d’air? Une porte qui s’ouvre? Les pompiers qui arrivent? D’où vient ce putain de son de merde!!! » Oui, Joan partait complètement en vrille. « Bon il faut qu’on respire mais pas trop sinon on meurt. » Elle respira plusieurs grandes bouffée d’air avant de se remettre à parler. « Il faut qu’on pense à autre chose. Je suis sûre que les secours nous cherche » spoiler alerte : non. « Raconte moi un truc sur ta vie, ça va nous détendre ».
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() message posté Mar 25 Avr 2017 - 21:01 par Invité

En apesanteur mon c*l!


J'adore être avec des gens qui me font oublier de regarder mon téléphone



feat : Joan & Howard

« Il n’y a pas de soucis. ça me rassure de ne pas avoir une étiquette « folle furieuse » au milieu du front mais oui c’est bien des troubles psychiatriques que j’ai. Durant une période je me mutilais beaucoup puis j’avais des attitudes très étranges et extrême et paf plusieurs années plus tard je me retrouve avec un diagnostique : personnalité borderline. Et vous, votre soucis fait-il de vous un dangereux psychopathe? ».

Ah ouais quand même , elle était plutôt bien servie ! Fallait avouer que de son côté Howard n'était pas mal non plus. Il avait toujours nié en bloc tout ce que disait le docteur Fawkes à son sujet, en tout cas il réfutait les causes de ses troubles. L'anglais détestait sortir des normes et être pointé du doigt. Cela lui était tout bonnement insupportable. S'il se fadait ces séances toutes les semaines c'était pour un jour cesser de se définir par la vision de lui-même qu'il avait actuellement : le croque-mort aux déviances démoniaques, reclus de la société Lui, contrairement à Joan, ne s'était jamais mutilé pourtant ce n'était pas les scalpels qui manquaient au manoir Taylor ! Il y avait songé plus jeune pas parce que c'était à la mode, mais parce qu'il se demandait si le fait de voir physiquement du sang couler de ses veines ne l'aiderait pas, au niveau psychologique, à faire sortir toute l'horreur croupie au fond de lui. Son cher père se chargeait déjà de lui infliger bien pires sévices et il jugeait bon d'aller travailler en tenant encore à peu près debout.

« Ah je vois, votre curriculum vitae psychiatrique est bien chargé... Le mien peut vous faire un peu d'ombre, vous êtes prête ? », il respira un bon coup pour citer d'une traite tous les troubles qu'il présentait depuis toujours.

« Haptophobie, oclophobie, troubles de l'anxiété comprenant des crises d'angoisses plutôt spectaculaires, des TOC, une personnalité obsessive compulsive qu'il me dit et... », il réfléchit un instant pour être bien certain de se souvenir de tout. «Oui j'ai disons un genre de phobie sociale paralysante qui n'a pas du vous échapper et j'ai soit disant des pensées récurrentes d'ordre religieux alors que finalement... C'est juste du bon sens ! Je crois que c'est à peu près tout... », résuma Howard qui rougit aussitôt jusqu'à la racine de ses cheveux pour voir parlé autant d'une part, mais pour avoir parlé autant de lui. Des choses intimes qu'il n'avait dites à personne, pas même à Edgar qui était pourtant à l'origine de bien des divagations grotesques de son esprit... Edgar, responsable de la putréfaction constante qui détériorait à petit feu toutes les cellules de son organisme. Jamais il n'avait prononcé son prénom devant une autre personne que l'intéressé craignant que ses vices si difficiles à réprimer ne s'échappent de lui, craignant que les démons qui aboyaient dans son esprit déchirent sa trachée et sortent tout raconter à quiconque veuille bien l'entendre que... Howard secoua la tête vivement.

« Voilà... », enchaîna Howard qui axa la conversation sur un sujet dont il avait davantage le contrôle : le travail. Il parlait de son métier avec une aisance qui en déroutaient certain, car si le brun n'avaient pas les codes sociaux de base pour survivre dans une grande ville, au contraire, il parlait de la mort comme d'une vieille amie qui pouvait presque le rendre heureux. La mort c'était quelque chose à respecter. Franchement ça lui facilitait la tâche : c'était calme, net, précis. Il n'aimait pas l'agitation, les voix stridentes, les bruits de circulation, les basses assommantes qui s'échappaient par les portes blindées des discothèques. Il avait toujours aimé que les choses soient... Chirurgicales. Évidemment il avait l'expérience de tout ça. Vous pensez bien qu' Edgar Anderson l'avait traîné corps et âme dans toutes sortes de soirées où il avait du supporter le bruit, l'effervescence, la sueur, le contact, les rires, les cris, la drague et d'autres trucs dont il ne voulait même pas se souvenir ! D'ailleurs, si Edgar n'avait pas été là pour superviser, jamais il ne serait spontanément retourné dans une fête.

« En gros tu récupère des cadavres que tu maquilles et prépare pour l’enterrement, c’est bien ça ? Je t’avoue je ne suis pas experte en relookage de mort. »

Il fit une moue plutôt satisfaite et hocha la tête. C'était dit avec ses propres mots certes, mais finalement c'était ça qu'il faisait ! Enfin... Entre autres !

« Oui, voilà c'est ça ! On prépare les corps afin de pouvoir les exposer à cercueil ouvert devant les proches, mais notre maison gère aussi depuis des générations les cérémonies et les enterrements. On a un boulot énorme, je n'arrête jamais de travailler. Si on veut éradiquer pas mal de concurrence, faut toujours se perfectionner et être très disponible... On est... On est des genre de rock stars dans le milieu ! », plaisanta Howard qui n'avait pas tout à fait tort. « Voilà... J'aime mon travail et ça occupe tout mon temps, enfin... Quand je ne suis pas bloqué dans les ascenseurs hein ! ». Triste rappel de leur pathétique condition qui n'avait pas progressé d'un iota. Bon, Howard avait assez parlé de lui, il était temps de s'enquérir de ce que Joan faisait dans la vie. Il avait envie de deviner, des tas d'hypothèses fusèrent dans son esprit, mais quand elle répondit, Howard se décomposa. Disons que... Qu'ils avaient des ambitions professionnelles assez éloignées.

« Je travaille en partie dans l’empire de la pornographie. Je ne suis pas actrice par contre hein! Mais sinon c’est pas une blague. La boite de prod pour laquelle je travaille fait du cinéma B voir Z ou du porno. Je suppose que tu dois pas être notre plus gros client non? »

Il aurait aimé pouvoir s'offusquer du jugement hâtif que venait de faire la jeune femme mais elle avait formellement raison. Il trouvait ce... « Business » répugnant. Howard avait des tas de qualités mais malheureusement il avait été élevé dans un monde où l'obscurantisme régissait les quatre murs de bâtisse qu'il ne quittait jamais. L'ouverture d'esprit ne faisait pas franchement parti des choses qui le caractérisaient, on le lui avait déjà reproché. Il ne pu réprimer un petit frisson de dégoût ainsi qu'une moue de révulsion. Comment des hommes et des femmes qui se respectaient pouvaient décemment commercialiser leur propre corps que Dieu s'était donné du mal à créer ? Et puis comment pouvait-on regarder ça, s'infliger ça ? Comment pouvait-on réellement être sexuellement... Stimulé par toute cette violence ? Ça le choquait profondément... Le sexe, selon toute sa famille, n'existait que pour procréer, tout le reste était non seulement une perte de temps, mais également l’œuvre de Satan. Oserait-il se souvenir qu'il s'était déjà adonné à de telles abominations ? Non, rectification : oserait-il se souvenir qu'il s'était déjà livré à de telles abominations avec... Un autre homme ? Dieu avait des yeux et des oreilles et les portes du paradis se refermaient doucement sur lui en l'excluant définitivement du lieu tant convoité. Il avait... Tellement aimé ça qu'il n'était pas certain d'avoir assez de tout le reste de sa vie pour racheter ses fautes !

« Seigneur... Quelle horreur ! », ça venait du cœur ! Il s'offusqua sans retenue en reculant d'un pas.
« Vous... », oula, le vouvoiement qui était parvenu à prendre ses cliques et ses claques revenait au galop, comme une barrière invisible entre eux. « Tu... Non. Je ne suis pas... Friand de... Enfin de ces choses. C'est... », il grimaça « ça te plaît ? », demanda-t-il tristement. Une lueur d'espoir passa dans ses yeux bleus délavés : peut-être était-elle contrainte de bosser dans ce milieu. Après tout... Il n'avait pas non plus choisit de travailler dans les pompes funèbres, c'était comme l'un de ces héritages familiaux qu'on se devait d'accepter. Howard s'imaginait que le monde de la pornographie était un genre d'industrie qui suivait à la trace une fois un pied posé dedans, on ne pouvait pas s'en défaire, un peu comme l'armée ou les sectes !

Bon... Il essayait d'occulter cette révélation se rappelant qu'il n'avait pas d'autres choix que d'être coincés ici pour Dieu seul sait quand avec elle. Il se concentra plutôt sur ce qu'elle avait déclaré après et qui capta, cette fois ci, positivement son attention : elle aimait fumer des joints ! A la bonne heure ! La chose la plus invraisemblable avec Howard c'était qu'il vivait dans la religion la plus stricte, il reniait de sa vie toute forme de nouvelles technologies, il s'évertuait à chasser le péché de son quotidien et pourtant il touchait aux drogues ! (La faute à qui, je vous l'donne en mille...). Lui, le bon petit chrétien du dimanche matin, avec ses beaux cheveux au carré tous soyeux, avec ses costumes impeccables qui semblaient dater d'un autre siècle, il se roulait des cônes et même avalé des petites pilules du bonheur ! Oh, son paternel se fichait pas mal de tout ça, ce n'était pas son problème tant qu'il rentrait en forme et opérationnel pour le travail et bien sûr qu'il ne salissait pas son nom sous l'emprise de la drogue. (O.U.P.S)

« Je n'ai pas d'herbe non plus... C'est toujours quand on en a besoin qu'on est à court!En plus c'est franchement triste, nous sommes dans un hôpital on devrait en trouver un petit pochon ici, tombé de la poche d'un infirmier bien heureux... Quoi, c'est médicinal... », ouais, surtout quand ça l'arrangeait parce que ça n'avait pas soigné sa paranoïa, loin de là ! En vérité... La drogue lui faisait un bien fou, ça sortait un peu son esprit de taule, un genre de liberté conditionnelle. Bon bien sûr liberté de courte durée car chaque fois qu'il était sous l'emprise de substances, il faisait des conneries qu'il regrettait à force de trop se priver quotidiennement et il revenait de suite en taule, c'était le deal avec la justice de son cerveau. La drogue, ouais là carrément ! Par contre l'autre péché mignon de Joan, la bouffe, Howard n'adhérait pas.

« Un bagel... ? Mais c'est infâme ce truc, non ? Bwaaaark, trop calorique ça m’écœure ! », s'exclama-t-il. Ce n'était même pas un soucis de ligne car elle, visiblement ne grossissait pas malgré les quantités de nourriture englouties, c'était un genre de « pouvoir magique » disait-elle !

« Je ne sais pas comment tu fais pour ne jamais avoir faim, j’ai tout le temps faim et je ne grossis pas. Mon seul et unique super pouvoir. J’aurai adoré pouvoir contrôler l’eau ou le vent comme Tornade. Et toi, un fantasme particulier? »

Bonne question... Bonne autant qu'inutile, mais c'était tout à fait le genre de réflexion qu'il aurait pu démêler sous acide, alors pourquoi pas y réfléchir un peu ?

« Je ne me suis jamais senti l'âme d'un super héros. Je ne désire pas contrôler les éléments naturels, moi je pense que... Bon peut-être que finalement, ce que je préférerais ça serait de remonter le temps. Ah oui, puis tant qu'à faire si c'était possible, j'aimerais aussi pouvoir modifier un peu beaucoup mon caractère. Oh ! Je pourrais remonter le temps d'une part et aussi garder un événement et le revivre chaque fois que j'en aurais envie du coup ! … Tu sais à quoi ça me servirait, entre autres ? Choisir les escaliers plutôt que l'ascenseur ! », s'esclaffa-t-il en oubliant presque la raison de sa présence ici, en oubliant qu'il était cinglé et asocial. Howard James Taylor avait une conversation enjouée et normale avec une demoiselle inconnue, c'est monsieur Fawkes qui serait ravi...
L'ambiance était plutôt bon enfant dans cet espace confiné finalement, enfin surtout avant le tragique épisode de la boite de prod' porno, de la coupure d’électricité et de...

« C’était quoi ça? ». Voilà, [/i]ça[/i] ! Un bruit sourd et absolument flippant venait de résonner dans la cabine, et là s'ils avaient été dans un film, l'ascenseur aurait lâché aussitôt c'était sûr !

« Théoriquement il y a un frein mais après j’en sais rien. Suffit qu’un truc coupe un câble et on est mort. Il fait tellement noir en plus, on peut même pas chercher une nouvelle idée » , huum... Howard n'était pas vraiment convaincu par le « théoriquement », mais il allait faire avec. Joan s'accusait d'être responsable de la coupure de courant, mis l'anglais préférait songer que Dieu le punissait un peu, il lui faisait les pieds ! Qu'il ne soit pas trop taquin parce que ça ne lui disait rien de mourir SOBRE dans un ascenseur d' HÔPITAL.

« Hum... Au cas où on ne s'en sortirait pas, t'as combien de péchés capitaux à ton actif ? » gourmandise et luxure déjà, il était bien barré avec elle ! C'était peut-être pas le moment de lui dire ça car Joan entra en panique totale sous la forme d'un monologue apeuré que les tympans d' Howard avaient du mal à supporter, trop hautes vibrations... Lui c'était une vraie éponge, si quelqu'un paniquait à côté de lui, il allait être influencé et paniquer aussi, alors...
« Il faut qu’on pense à autre chose. Je suis sûre que les secours nous cherche » OUI !.

« Raconte moi un truc sur ta vie, ça va nous détendre » NON !

« Oh... Nous détendre je suis pas certain... Non vraiment, ma vie n'est pas ce que tu pourrais imaginer comme exaltante », bredouilla Howard alors que la lumière peinait à se rétablir. Il commença à s'éventer et à voir trouble. « En fait... J'ai vraiment très très chaud si tu tout savoir et... Je ne me sens pas très bien... Tu n'aurais pas des notions de médecine par le plus grand hasard qui entoure les lieux ? », il en avait, lui mais assez inutiles s'il perdait connaissance... Quoi ? Ah nan il n'allait quand même pas se trouver mal hein !

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