Come on and dance with me ♣ Azur

L’enfance.. Source de joie, d’allégresse et de bonheur. Peut être. Surement, même. Je ne devais pas être à plaindre. Pourtant, je ne garde que de mauvais souvenir de cette période de ma vie. Mes parents auraient voulus un autre fils. Mon frère, plus âgé de 5 ans, était désiré et attendu, contrairement à moi. Une grossesse non désirée découverte bien trop tard pour envisager un avortement. Voilà comme je suis arrivée.

Je ne dirais pas que mes parents ne m’ont jamais aimé. Je n’en sais rien, mais s’ils m’ont aimé, ils ne l’ont jamais montré. Elevés à la vieille école, les femmes n’étaient pas très utiles selon leur dire. Et le fait que je n’ai jamais été excellente à l’école, que je préférais de loin passer mon temps dans une piscine que derrière un bureau n’a pas aidé à embellir mon image.

Ma petite sœur est née 4 ans après moi et son histoire c’est beaucoup mieux passé que moi. Peut être parce que je m’étais mise en tête de la protéger et de ne pas la laisser vivre ce que j’avais vécu. J’ai réellement pu m’afférer à cette tâche à l’âge de mes 10 ans. Cela a commencé par une soirée un peu trop arrosée de laquelle étaient rentrés mes parents. Mon frère nous gardait, mais il passait une grande partie de son temps enfermé dans la chambre, pendant que je m’amusais avec ma petite sœur.

Papa hurlait. Il hurlait contre maman, ils s’étaient disputés dans la voiture pour une broutille, mais l’alcool n’avait fait qu’empiré les choses. Un vase avait volé, s’écrasant sur le sol dans un éclat inquiétant. Je savais que lorsque la situation commençait comme cela, les choses retombaient souvent sur moi ou sur Lily. Mon frère, surement un casque sur les oreilles, n’avait rien entendu. J’ai laissé le puzzle que nous étions en train d’assembler pour emporter Lily dans sa chambre en lui commandant de faire semblant de dormir.

C’est à partir de ce moment là que mes parents ont commencés à levé la main sur moi. Cela ne se passait que lorsque mon père buvait trop. Ma mère, elle, fermait les yeux. Je ne savais même pas si elle avait ne serait-ce que accepté ou caresser l’idée d’ouvrir les yeux sur ces évènements.

Cela a continué jusqu’à mes seize ans. Pendant ces six ans, j’étais persuadée que je n’avais été la seule victime de cet acharnement. Et c’était surement ce qui me rassurait le plus dans cette sombre histoire de famille. Le fait que ma sœur n’est jamais été atteinte dans cette violence me prodiguait toute la force de résister. Elle n’était d’ailleurs pas au courant, mon frère non plus. Lorsqu’il le voulait, mon père savait être très discret.

A l’aube de mes seize ans, j’ai décidé, avec l’obtempération ravie de mes parents, de m’émanciper. Pouvoir vivre seule, ailleurs que dans cet environnement nocif, pouvoir être indépendante. Du côté de mes frères et sœurs, je n’étais pas inquiète. Mes parents adoraient mon frère, fait avéré depuis sa naissance, et ma petite sœur avait redoré l’image féminine à leurs yeux. Calme, posée, sage, brillante, obéissante, adorable… Elle avait toutes les qualités pour qu’ils soient fiers d’elle et qu’ils la respectent.

Consciente que je ne pourrais pas continuer à vivre dans cette maison, j’étais partie quelques jours après mon anniversaire. J’avais toujours été sociable, débrouillarde et… Je sortais beaucoup. Pas toujours avec des personnes très fréquentables, mais je m’en sortais toujours sauve. Surement ma bonne étoile.

J’avais donc beaucoup de contact, et je n’eu pas beaucoup de difficulté à trouver un premier emplois. Il n’était pas gratifiant, mais je n’en avais rien à faire. Il me permettait de vivre dans une cage à lapin, minuscule et de goûter à l’indépendance. Je n’ai jamais garder longtemps mes jobs, seulement quelques temps. Des problèmes commençaient toujours à se créer après 3 ou 4 mois d’activité, sans que je ne puisse savoir pourquoi. Mais, je ne m’en plaignais pas, puisque je ne suis jamais resté plus de deux semaines sans travail.

Cette période a été très difficile. Peu de sommeil, de longues journées, un niveau beaucoup trop juste en classe. Et pourtant, cette période reste celle qui a été la plus bénéfique pour moi. Je n’avais jamais été aussi heureuse, seule. Seule et pourtant, toujours entouré.

Chaque soir je me débrouillais pour me retrouver en compagnie de quelqu’un. Un ou une amie, une rencontre, un copain, une copine… Des personnes moins familières… Mon appartement était devenu un lieu, presque public. Et c’était comme cela que je m’épanouissais.

Les années ont passées, de même pour mes études. Je savais que je n’étais pas faite pour les classes, et, avec un emploi du temps aussi chargé, je n’avais pas eu l’occasion de m’entrainer quotidiennement pour caresser le rêve de vivre de ma passion. La nage. J’avais toujours été douée pour ce sport, et c’était le seul endroit où je me sentais à ma place. A l’époque, avec un peu d’entrainement, j’aurais eu la possibilité d’acquérir le statut d’athlète de haut niveau, me permettant de me concentrer sur ce sport. Malheureusement, avec mon émancipation, j’avais été obligé de choisir entre les deux.

Aujourd’hui, je pouvais reprendre. Et j’avais repris. Mais… Quatre ans, presque cinq sans entrainement, ou très peu, cela n’était pas pardonnable. Je tente de me remettre à niveau, chaque jour. Je progresse, lentement, mais surement. Et pour cela, j’ai choisis de travailler de nuit, en tant que barmaid, pour garder mes journées libres pour m’entrainer.

Ainsi que pour faire de nouvelles rencontres. Etape cruciale et essentielle dans ma vie. Parfois bonne, parfois mauvaise, mais mon travail me permettait de rencontrer de nouvelles personnes. Sans cela, je me serais surement retrouver seule puisque la piscine n’était pas un endroit très fréquenté.

Seule ombre au tableau : la santé de mon frère. Depuis quelques années, j’avais appris qu’il s’amusait avec des substances illicites. Chose qui nuisait gravement à sa santé, mais que ne l’empêchait pas de continuer pour autant. Et cette fois avait été la fois de trop. Il avait de nouveau fait une overdose, détruisant à petit feu son corps. Il avait passé les 6 derniers mois à l’hôpital, et nous attendions impatiemment sa sortie qui ne faisait qu’être retardé à mesure que les examens révélaient l’état déplorable dans lequel il se trouvait.

L’avenir seul nous dira comment les choses tourneront.