Clara - We're on the good side of bad karma

Nous vous demandons un minimum de 500 mots pour votre histoire. Vous pouvez la présenter de la forme que vous le désirez (extrait de journal intime, RP, rendez-vous chez un psychologue, interview, ect...).

   Je suis née à Londres, le 21 juillet 1994. Je n'ai pas eu une enfance des plus extraordinaires mais elle n'a pas été des plus banales non plus. Je suis la deuxième enfant de la famille. Mes parents étant tous deux militaires, mon grand frère et moi avons reçue une éducation stricte, digne de tout ce qu'on peut entendre sur l'armée. Il n'y a donc jamais eu de place pour les paresseux à la maison et gare à celui qui s'aventurait à faire la moindre petite bêtise. Mais bien qu'ils aient été des parents sévères, le fait d'être régulièrement séparée d'eux me rendait toujours heureuse de les avoir près de moi. Je les admirais et d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu être comme eux. J'étais une battante et une acharnée du travail. Quand je jouais avec les autres enfants, hors de question pour moi de tenir le rôle de la princesse en détresse. Non, moi j'étais l'héroïne, celle qui allait sauver les innocents et botter les fesses des méchants. C'était l'image que j'avais du métier de mes parents et je me souviens encore de la fierté que je voyais dans leurs yeux quand je criais haut et fort à tout le monde que plus grande je serais comme eux. J'étais encore une petite fille et je ne réalisais pas les risques que cela pouvait représenter.

Mais tous les rêves que j'avais encore dans la tête ont brutalement volé en éclats alors que je n'était âgée que de 8 ans. Ma mère était partie en mission et comme toujours, on avait organisé une petite fête pour son retour. Je lui avais même fabriqué un petit cadeau à l'école pour la fête des mères que j'attendais de lui donner. Mais on a eu beau l'attendre, elle n'est jamais revenue à la maison. Je me revois encore entendre la sonnette de l'entrée, courir jusqu'à la porte derrière mon père et découvrir un homme en uniforme sur le perron. Mon père nous avait fait monter mon frère et moi et quand il était monté nous voir, nous avait simplement annoncé que le retour de notre mère avait été retardé. J'avais été déçue naturellement, mais ce n'était rien comparé à ce que j'avais pu ressentir quand il nous a avoué quelques jours plus tard qu'elle avait été tuée et qu'elle ne rentrerait plus jamais. Je lui en ai voulu pendant longtemps de nous avoir menti et je crois que je ne pourrais jamais oublier cette cérémonie où elle avait reçue ses décorations avant d'être enfouie six pieds sous terre. Je n'ai jamais autant pleuré et en plus d'être triste, j'étais en colère. Je ne comprenais pas pourquoi on ne pouvait pas pleurer ma mère simplement en famille et pourquoi ils avaient besoin d'en faire un événement public. Toutes ces médailles n'allaient pas nous la ramener. C'était de ma mère que j'avais besoin et pas de toutes ces cérémonies pompeuses qui ne faisaient qu'accroître ce sentiment de vide qu'elle avait laissé. Depuis ce jour-là, j'ai compris ce qu'était vraiment le travail de mon père. Ce n'était ni un jeu ni un film dans lequel il pouvait jouer au héros.

Quand il partait en mission, c'était sa vie qu'il mettait en jeu. J'ai alors découvert ce qu'était l'angoisse de le voir partir sans savoir s'il allait revenir. Jamais je ne voudrais faire vivre un truc pareil à mes proches. J'en ai voulu au monde entier pour ce qui est arrivé à ma mère, mais il a bien fallut que je continue à vivre avec et que je pardonne à mon père qui en avait souffert autant que nous si ce n'est plus. La vie peut être cruelle parfois mais je sais aussi qu'elle peut nous faire de merveilleux cadeaux. C'est au cours de ma dixième année que j'ai rencontré une personne qui allait donner un nouveau tournant à ma vie. Une petite fille de mon âge, qui venait du Canada et qui s'appelait Lola. Une petite nouvelle que j'ai rapidement pris sous mon aile et qu'il faut bien avouer, j'appréciais énormément. Petit à petit, cette petite brune a prit de plus en plus de place dans ma vie.

On était inséparables et on faisait tout ensemble, mais vraiment tout.  Si bien que nos parents ont finit par se rencontrer et quand mon père a prit sa retraite militaire pour entamer une carrière de garagiste, ils ont même commencé une relation amoureuse. J'admets que ça m'a fait bizarre de voir mon père avec une autre femme, mais j'avais déjà pas mal grandis et ça lui faisait du bien d'avoir quelqu'un à ses côtés. Ça fait maintenant deux ans qu'ils sont mariés. Quant à moi ? Et bien j'ai entamé des études de droits. C'est loin d'être une vocation ni même une envie irrépressible de faire régner la justice, mais j'espère devenir avocate. C'est un boulot réputé et qui paye bien et j'espère pouvoir rendre fier mon père. Et il faut dire que le fait que Lola suive le même parcours m'a bien aidé à me décider. Je ne vis plus à la maison désormais. Lola, son frère jumeau Levi, le meilleur ami de ce dernier et moi-même nous vivons dans un appartement tous ensembles. Sans oublier Java, ma petite chienne. En plus de mes études, j'enchaîne les séances de baby-sitting pour pouvoir payer le loyer et de quoi remplir le frigo.

Mais je suis à la recherche de quelque chose d'un peu plus stable qui paye mieux et surtout qui soit compatible avec mon emploi du temps.